L'esquisse

L'encre me manque en cette heure
Où je retrace les pâles avatars
De tes rires multicolores
Envolés comme les oiseaux chanteurs
Laissant l'arbre sans éclat, nu au vent retors


Je couche d'incertaines empreintes
A l'ombre des lignes filigranes
De cette feuille d'automne
Où la sève de tes étreintes
S'assèche, délétère et monotone


Ma plume esquisse encore
Les courbes de tes silences
Les pleins et les déliés fortuits
Le nom de ton corps
Le secret parfait de ton huis

tu dessines tôt, mais ça vaut le détour.
mes rêves abondent lorsque ton désir luit...
(ce n'est pas une déclaration...juste un écho)

"Le secret parfait de ton huis"
Quelle jolie formule pour clore cette esquisse !

Tant de nostalgie dans ce texte... une tristesse lourde, un adieu esquissé, l'hiver qui tombe sur une vie quand l'amour va chanter ailleurs.
Je comprends, je comprends si bien ces mots. Leur beauté simple ne peut dissimuler leur profonde vérité, et cette sensibilité à fleur d'âme.
Exprimer l'inexprimable.

"Le souffle me manque pour emplir l'espace de l'absence..."
c'est la phrase qui s'impose à moi après lecture de ta poésie.

L'esquisse est prometteuse et la mise au net sera sublime. Voila encore une pierre précieuse à ton actif, l'artiste. Avec tous mes compliments. LOUP.

joli texte
" mon désir vagabonde lorsque le tien s'enfuit" hum! normal...
Je rejoins garance dans son commentaire.

Ce poème fut écrit il y a trois ans, et figure dans mon livre Éloge de la limite.
Merci à vous pour ces commentaires.

Je suis justement en train de relire ton livre Filo, lu trop vite la première fois au point que je ne me souvenais plus de ce texte-là.

Je m'en souvenais bien, de ce texte, je l'aimais déjà, mais il ne me semble jamais inutile de le répéter.
J'apprécie de reprendre de temps en temps ton livre, Filo (c'est d'ailleurs l'avantage d'un livre par rapport à des textes épars...), parcourir un texte, savourer les mots et les rythmes.

"Ma plume esquisse encore
Les courbes de tes silences
Les pleins et les déliés fortuits
Le nom de ton corps
Le secret parfait de ton huis"

Frissons.

Comme toujours j'adore et j'adhère. Merci filo.

intelligent, et comme du sang neuf dans ta poésie
(même s'il est vrai que ça fait longtemps que je ne t'ai pas lu
même si je viens de voir qu'il date de 3 ans...)

en passant, Michel Audiard, roi des trouvailles

Merci.

(mais qu'est-ce que Michel Audiard vient faire là ?)

Je retiens aussi particulièrement la même strophe que Fracas :
"Ma plume esquisse encore
Les courbes de tes silences
Les pleins et les déliés fortuits
Le nom de ton corps
Le secret parfait de ton huis"

Les trois "exergues" aussi.

En revanche, j'avais tiqué sur "la feuille d'automne - monotone" quand j'ai lu ton livre. Ici aussi.