Faire l'anthologie. Écrire ce qui bouleverse.
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Ernesto Sabato, Le tunnel
Un peintre exposé dans une galerie, un soir de vernissage. Une de ses toiles, pour lui assez banale dans le sujet, mais dans le coin supérieur gauche, une sorte de vignette représentant une femme face à la mer, dans toute la splendeur de la solitude. Personne ne semble faire attention à ce détail qui n'en est pas un. Sauf une femme justement, qui se focalise sur cette étrange intrusion. Le peintre veut alors connaître cette femme.
Il met tout en branle pour la retrouver, il y parvient. De là, pourront s'exprimer tous ses sentiments, ses folies, son isolement. Dans un foisonnement exacerbé de ressentis, de colères et de rages que l'on ne peut contenir dans la solitude de l'art. On se prend de haine pour ce personnage incroyablement inconstant. A la fois aimant et jaloux, parfaitement inadapté à la condition humaine.
Un grand texte, dense, cohérent. Où l'on fouille l'âme d'un homme, et de l'entreprise créatrice. Un peu à la façon de Dostoïevski lorsqu'il s'attarde longuement sur les traits d'un homme en proie aux plus grands tourments.