L'Egypte... un stage de danse orientale me permet de découvrir ce pays étonnant, loin des clichés touristiques et des innombrables bateaux de croisière qui encombrent le Nil.
Nous résidons à Louxor, l'antique Thèbes, un musée à ciel ouvert mais aussi une ville complexe, grouillante de monde, vivant pourtant à un rythme nonchalant.
Deux expressions à connaitre absolument, en plus des salutations d'usage : "inc'h allah", en gros "si Dieu le veut" ("on arrive bientôt ?" , "dans deux ou trois heures, inc'hallah"), et "maalech", plus ou moins : "ce n'est pas grave, tant pis". Elles résument assez bien l'état d'esprit en Egypte. Surtout, éviter le "faire le parisien", c'est à dire s'énerver et réclamer à corps et à cris : les Egyptiens ne comprennent pas l'énervement.
Le programme est simple : lever avant l'aube pour visiter les temples "à la fraîche", danse de 11H00 à 13H00 avec un orchestre de musiciens du pays (un ravissement), repos et déjeuner, danse encore (ah, danser face au coucher du soleil sur le Nil...), musées et souks en début de soirée, dîner puis sorties pour des spectacles ou pour... danser, ben oui, on aime ou on
aime pas...
Dormir ? Pour quoi faire, on est en Egypte, là.
Et avant que ne tombe la nuit douce et piquetée de milliers d'étoiles, fraicheur enfin (et moustiques hélas), le soleil se couche sur les rives fertiles du fleuve.
Karnak, le centre du monde, où le dieu Amon trouva la vie et sortit le monde du Chaos originel. Durant 20 siècles, les pharaons agrandirent, embellirent, remanièrent Karnak, pour en faire le plus grandiose des temples d'Egypte.
Le Nil au petit matin, nous descendons le courant vers le temple de Dendéra, dédié à la déesse Hator, rude concurrence pour les premiers chrétiens.
Fresque représentant Horus à tête de faucon, et Thot, à tête d'ibis, dieu de la sagesse et patrons des scribes. Fleurs de papyrus, symboles de la Haute Egypte
Le temple de Dendéra est consacrée à la déesse Hator à tête de vache, une déesse primordiale puisqu'elle est la mère céleste, déesse de la joie et de la douceur, protectrice des femmes et aussi des artistes, dont les musiciens et les danseuses... Leïla ne peut s'empêcher de déployer son voile en silence dans le saint des saints, le sanctuaire d'Hator, niché tout en haut du temple.
Coucher de soleil sur le Nil, nous remontons le courant vers Louxor
L'entrée du temple de Louxor.
La taille des monument se passe de commentaires. Il est à peine O7H00 du matin et la lumière extrêmement crue perturbe mon appareil photo...
A l'intérieur du temple, une mosquée a été construite. Une cohabitation étrange, mais un lieu de culte reste un lieu de culte, les gens ont l'habitude de s'y rendre, quelle que soit la religion.
La grandeur des lieux provoque une sensation étrange, presque irréelle. Il est difficile de réaliser que des humains ont construit cela : cette beauté écrasante ne semble pas de ce monde.
Méli-mélo religieux...
Les premiers chrétiens ont laissé leurs marques également, recouvrant les murs et les hiéroglyphes de stuc pour y peindre les apôtres.
Sur la rive ouest, en direction de la Vallée des Rois et de la nécropole thébaine, un vieil homme dans un café. Il faut savoir que la rive est, très peuplée, appartient aux vivants, la rive ouest (où se couche le soleil) est le domaine des morts. Elle reste encore aujourd'hui bucolique et tranquille. Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec Bénarès, surpeuplée d'un côté du fleuve, presque vide de l'autre.
On reconnait Sekhmet en avant-plan, la terrible déesse à tête de lion. Les couleurs sont fraiches et vives, comme peintes de la veille. Je résiste au désir de toucher...
Felouque sur le Nil. Voilà la vue qu'on avait de la salle de danse... ça inspire sérieusement...