Je ne serai plus un ange

Je ne serai plus un ange

La Lune dévoilée obscurcit ma vision
Sous la coupole brune éclaboussée d'étoiles
Je rêve de couper ces bien curieuses voiles
Rassemble mes esprits, répète l'équation

À minuit suspendu aux rebords de mes lèvres
Je prendrai le couteau, taillerai dans les chairs
La pluie, scintillement de mystère éphémère
Lavera la blessure et fléchira la fièvre

Le sang s'écoulera doucement sur la pente
Jusqu'à rejoindre en bas la rivière patiente
Je serai hurlement aux bras de l'accoucheur

Cicatrices cachées mais torturant mon dos
Devenue femme enfin, à moi le doux fardeau
À l'aube revenue renaîtront les couleurs

Un poème doux et assez mystérieux, jusqu'à l'avant-dernière strophe.
Je ne raffole pas de l'adjectif "curieuses" dans "ces bien curieuses voiles". Ni de l'emploi du temps pour la suite, c'est un peu sec comme tournure.
Mais l'ensemble est plein de tendresse.

d'abord (et je me répète:oops: ) parce que le sonnet me plaît tant..
et surtout celui là (pas aussi mystérieux, Constance!) né d'une sensibilité toute féminine.
Le titre me dérange un peu: le sang d'Hamlet, oui, implique la déchéance, mais pas celui "des curieuses voiles " (ah quels dégâts, cette pomme!)!
"Devenue femme" est plus positif.
merci Lucaerne
Mick

Beuh... traite-moi de pomme pendant que tu y es !

api zut alors!

Je trouve le 2è ver de la deuxième strophe une vision bien inquiétante de l'évènement, mais l'ensemble est plein de féminité.
Merci

Bah... c'est pas si inquiétant que ça de se couper les ailes... moins que de se les brûler, non ?

C'est "tailler dans les chairs" qui me fait cet effet...

Solution extrême...tu me fais un peu peur.
A chacun ses stratégies, trop douillette j'aurais caché mes ailes, je n'aurais pas pu "tailler dans les chairs".
La poésie est puissante...mais ange ou femme cette personne mérite la tendresse.

Un peu comme l'histoire "inversée" d'une certaine Petite Sirène...
Très beau poéme, ma chère !