Cela me convient-il ?
Pour l’instant, oui.
Pour l’instant.
Si nous ne vivions jamais que pour l’instant présent, combien de maux se dissiperaient à la fumée d’un égarement ponctuel ?
Si nous ne vivions.
Si nous vivions.
Cela me convient-il ?
Pour l’instant, oui.
Pour l’instant.
Et puis un mauvais jour, tout nous rattrape enfin.
Sans lien aux esprits égrotants.
Sans lendemain.
Si nous savions.
Cela me convient-il ?
Pour l’instant, oui.
Pour l’instant.
Toujours les mêmes questions, toujours pas de réponse, mais l’on se complait dans l’absence, et les mots n’ont plus aucun sens, et je me noie enfin aux vapeurs édulcorées de ce monde en déroute, il n’y a jamais vraiment personne pour savoir, jamais vraiment personne pour vouloir, juste le poids des mots, que l’on balance à la balance en espérant le renouveau, mais aucun régime littéraire n’a pu nourrir son homme, hormis l’insipide à la Levy ou à la Musso.
L’élève dépasserait le maître, vous ne seriez jamais qu’apôtres.
Par ici les crânes tondus.
Par ici les cartes bleues.
Mettez-vous à fréquenter les gares, vous serez plus crédibles.
Cibles favorites à l’indicible qui se délecte de vos injures inscrites.
Au présent.
Au présent, oui.
Cela vous convient-il vraiment ?