Silence Beant

Un peu trop trop, ma Mo'.
Le chagrin te fait le même effet que moi : coupure d'inspiration, je parle de l'inspiration simple, évidente, des mots qui coulent naturellement.
J'écris mieux le bonheur que le malheur.

DSL, ma semblable, mais vu que le bonheur m'a posé un lapin, et ça court vite ces bestioles, suis pas dans une inspiration trés gaie, déjà qu'au naturel je suis pas franchement drôle, quand tout se conjugue au négatif, ben, je dis comme je sens!

"Les plus déséspérés sont les chants les plus beaux..."

D'ac je suis à des années lumières du génie romantique de Musset, mais je fais avec les circonstances, et si j'avais le choix, je parlerais du bonheur...

Je ne trouve pas "trop". Au contraire, plein de pudeur :

"Mais cœur blessé qui la détient
Brisé, sanglant, ne cède rien."

"Les yeux obstinés, refusent de verser
Ce sel de la douleur au goût empoisonné.
Intérieur scellé, que rien ne transpire
Vaille que vaille, il faut sourire."

Quand la peine est là, il faut bien la dire... pour mieux la cacher...
Maria dit que Frédéric Dard dit : "Nous autres, poètes, quand nous avons de la peine, au lieu de la chasser, nous lui cherchons un titre" (pardon Maria de te piquer ta citation mais je l'ai trouvée ici très à-propos).

je te trouve sévère, Constance...la tristesse ne choisit pas ses larmes.

Quand je disais "trop", je ne parlais pas des sentiments, de la tristesse, et cela ma Mo' l'a bien compris.
Je ne parlais pas du fond, mais de la façon de l'exprimer : je trouve ici trop d'adjectifs, et des adjectifs trop forts.
Des "larmes amères et brûlantes", c'est bien convenu, et je trouve que notre Mo' a en elle beaucoup plus d'originalité.
Je suis sévère parce qu'elle est capable de sortir de ses tripes mille fois mieux.
Je sais que c'est bien difficile, surtout quand la peine vous absorbe. J'en suis moi même devenue mutique.

Morgane : "La main, pend, abandonnée" et le titre "Silence béant", à eux seuls sont déjà très forts.

Constance ; j'aimerais tant entendre ta voix !

Remarque, ce n'est pas compliqué : si tu vas sur ma "page perso", tu as quand même pas mal de poèmes. Mais tous anciens, évidemment.

J'y vais !

"Mais cœur blessé qui la détient
Brisé, sanglant, ne cède rien."

Et tu sauras encore une fois traverser la rivière, n'est-ce pas ?

Merci, à vous!

C'est vrai que conrairement à mon habitude, j'ai écrit ce texte à la volée, sans trop le retoucher parce que ça devait sortir, comme le souligne la citation de F. Dard que présente Luca.

T'inquiète Margo, je sais nager, mais là, c'est plus une rivière mais l'Estuaire de l'Amazone que j'ai à traverser!

... Ou la rencontre de deux êtres. Oui, c'est cela !