Je viens de voir un formidable documentaire sur le destin très extraordinaire de Simone Barbier, alias Simkie, une jeune pianiste française qui devint par amour une danseuse indienne réputée, la compagne et la partenaire d'Uday Shankar.
J'ai failli le rater, ce documentaire, mais ma copine de danse m'a téléphoné de l'ile d'Oléron, où elle passe ses vacances, pour me prévenir. Il faut dire qu'elle a un programme TV, elle... moi je ne savais même que France ô existait, comme chaîne TV. Il a fallu que j'allume le décodeur (c'était la première fois depuis qu'on me l'a installé en janvier, vu que ma télé fonctionne sans) et que je cherche : chaîne 51, tsss...
Revenons à Simkie. En 1926, elle rencontre "Dada" Uday Shankar, le frère de Ravi Shankar, qui ne l'oublions pas était aussi danseur avant de s'imposer comme le musicien qu'on connait.
Uday, magnifique, je confirme... et elle, magnifique aussi. Coup de foudre. Elle part avec lui et devient une danseuse réputée, la première européenne a avoir atteint la célébrité en Inde et dans le monde dans cette discipline.
Elle participe aussi à la création de l'école d'Almora, école qui contribua à la renaissance et la mise en valeur des traditions indiennes, célébrée et voulue par les intellectuels, en particulier Tagore.
Elle dansera pendant 20 avec lui.
80 ans après, sa petite-nièce part à la recherche de sa mémoire. Elle cherche à comprendre pourquoi Simkie a abandonné soudainement cet amour et cette gloire. Une infidélité du trop du bel Uday. Il se marie avec Amala, elle avec un autre homme, et change de vie.
Ce qui m'a touché, c'est ce que raconte Amala Shankar : elle dit que quand elle a vu Uday et Simkie danser dans les rôles de Shiva et Parvati, ils étaient Shiva et Parvati, qu'une grâce infinie se dégageait de cette femme, qu'elle était habitée par la danse. Et qu'elle, Amala, a dansé ce rôle aussi avec son époux pendant 30 ans, mais qu'elle n'a jamais approché leur perfection.
C'est vrai que sur les films d'époque, on distingue parfaitement l'expression de Simkie : un sourire extatique, une sérénité dans le mouvement, c'est impressionnant.
Voilà.
Parfois, il y a des choses bien à la télé, mais il faut viser, bon sang...