Le signal.

Il saigne,
roulées de boue-tambours dans les canaux
à heures fixes.

Il déboule, bléssé, lassé de sang,
immense désespoir,
immense bain.

Immensité bercée dans l'humide des cachots.

La pomme ouverte, en deux, sur le sol dallé,
la pomme : perle au crépuscule d'or.

La pomme.

Merveille _ Rouge en éclats.

Des arbres encore
et le chant glissé,

murmure des lignes en transparence,

fleurs de lilas glacées.

Le coeur dans la main offerte
le coeur blanchi
sur le sentier du retour.

C'était le vent, oui,
la vie.

Tiens, c'est intéressant ces "boue-tambours"... tu as le chic pour trouver à chaque poème un terme étonnant et absolument significatif.
"blessé" sans accent
Sinon, je veux bien deux fois "immense", la répétition me parait tout à fait justifiée, mais le mot "immensité" juste après me semble un peu trop du coup.

A lire plusieurs fois.

Je vois une coulée rouge-lave, une éruption puis...la pomme...une chute, une rupture / la pomme ouverte sur sa chair. La pomme bizarrement je la vois verte, à chaque lecture...l'évocation de la chair fait le lien avec le rouge et je m'engage vers d'autres couleurs, brutalement après la rupture dans la texte et inévitablement...d'ailleurs le vert arrive il chante dans les arbres puis devient lumière, blanche.

Tu nous offre un petit tour de danse, en mots et en couleur, portés par le vent de la vie.

Le coeur dans la main offerte...
C'est la vie!

Tu nous offres -erreur de ma part !-

Lecture magique, Margo, j'ai toujours un plaisir magique à te lire... Je me plonge avec une joie infinie dans tes textes légers, si légers...
Merci

Pareil : magique !

La répétition d'immense/immensité ne me déplaît pas :

Immense désespoir
Immense bain
Immensité bercée dans l'humide des cachots

Comme si immense annonçait... oyé oyé brave gens. J'y vois un parallèle avec la musique : une cadence parfaite.

Et puis...

Le coeur dans la main offerte
le coeur blanchi
sur le sentier du retour