Est-ce que ça se voit ?

Est-ce que ça se voit ?

Un jour le monde s’est vidé
Et mon sourire s’est éteint
Soudain un monde gris, froid
Désert

J’erre dans les couloirs
Et je croise la lune
Celle qui me tient en vie
Étrangement

La nuit
Rouler la nuit
La voiture pénètre l’obscurité
Elle frôle les platanes, enjambe le vide sous les ponts
En ville, les rues sont vides

Alors que le jour… le jour…
Est-ce que ça se voit, dis
Est-ce que ça se voit dans leur regard
S’ils sont vivants ou morts
Je les croise sur les trottoirs
Au ralenti
Scrute leurs pupilles
Espérant un signe, un contact
Mais rien à faire
Je reste aveugle
Je ne devine rien

Et ça me tord

Quelle magnifique idée, Lulu, le titre me parle énormément. Je pense que j'aurais développé différemment pour exploiter cette question, mais ton approche reste simple, fondamentale et émouvante. C'est à dire vraiment bonne.
J'apprécie le début, mais étrangement, la phrase qui clôture ton texte ne m'a pas convaincue. Malgré sa force.

J'imagine... croiser des morts-vivants, j'en frémis ; quel cauchemar !
Cette vision est néanmoins bien plantée.

"Un jour le monde s’est vidé
Et mon sourire s’est éteint..."

C'est à la racine de cet instant, sans doute, qu'il faudrait remonter afin de retrouver le sourire.
Je crois que je comprends.

Une approche simple effectivement. Une vision aveugle, mais on peut voir, sentir mieux avec d'autres sens que la vue.
Je rejoins Constance pour le dernier vers.