l’été enfermé dans des bocaux
sans choix de lieu ni de temps je te lis
par dessus ton bras. en bas l’horizon n’exige plus de trait.
en litanie de questions nous comptons les souffles.
je recule vers la vie. au-dessus du poêle
un collier de champignons séchés. ils ont égaré les senteurs
de mousse et de fougère. nos corps sont imprégnés des herbes odorantes.
ils dorment sur la même douleur. sans se souvenir de la cause.
l’absence est une émotion hasardeuse. et une folie. la pendule désorientée
transpose le chant des ressorts en gazouillis d’oiseaux. le matin
hérissé dérobe les heures. nous sortons du sommeil
sans crainte ni culpabilité. les senteurs d’été s’enferment dans des bocaux.