Question d'itinéraire

[ceci n'est pas un poème]


Si tu viens à moi pour te trouver, tu risques de te perdre,
mais si tu viens te perdre avec moi, tu risques de te trouver.

Est-ce que l'homme naît avec ses vices et acquiert ensuite ses vertus ?
Ou le contraire ?

Le bien et le mal sont relatifs, mais balisent notre parcours ensemble, non séparés.

Nous débattons
Nous nous débattons
nous éclairons un chemin
à mesure qu'il se présente.

Tu prétends qu'il est déjà tracé
je soutiens que nous le traçons nous-mêmes.
Chaque croisement t'apparaît comme un détour de la voie tracée
alors qu'il n'est pour moi qu'un choix à faire, ou pas
Chaque pause sur la route te semble un frein
alors qu'elle n'est à mes yeux que l'occasion d'embrasser le paysage.

[La diagonale nous fera gagner du temps.
- Mais la courbe nous enrichira en espace
- Mais si nous gagnons du temps, nous en aurons davantage après pour profiter de plus d’espace.
- Mais si nous ne consacrons pas assez de temps à chaque espace, nous n’en profitons pas vraiment.
- Une vue d’ensemble, même rapide, permet d’appréhender l’espace dans une plus grande globalité ; multiplions ce genre d’expériences et nous en serons enrichis.
- A moins qu’aller à l’essentiel soit plutôt de prendre le temps d’observer les détails du tout. Puisque ce tout est infini et que personne ne pourra jamais l’appréhender, apprécions donc les subtilités à notre portée.]


Faut-il prendre le raccourci pour accroître les chances d'atteindre un jour le but ?
Ou faut-il prendre tous les tournants pour découvrir les détails, sans être sûr d'arriver au bout du chemin ?
D'ailleurs l'horizon est-il vraiment le bout du chemin ?
Et est-il vraiment le but ?

À te tenir la main, ne m'égare-je pas de ma propre route ?
Ne transforme-je pas un peu la tienne en la mienne ?

Merci de préciser que "ceci n'est pas un poème"... mais l'interrogation, les interrogations, me paraissent éminemment poétiques, dans le sens où elles touchent à l'essentiel.
C'est une méthode philosophique que de poser à haute voix ses interrogations pour en explorer les possibles réponses. En dialoguant avec toi même, tu dialogues avec nous et nous invites à cette nécessaire réflexion.
Quant à répondre... on a dit, souvent, que seule la route compte (ou le voyage), pas la destination. Imaginer qu'on atteint un but ultime me parait illusoire. Le seul épilogue au voyage, à coup sûr, c'est la mort. Seul compte tout ce que nous aurons fait entre temps.
Il me semble nécessaire d'ouvrir les yeux, et son coeur, à chaque minute de ce voyage qu'est la vie, et non de se focaliser sur un aboutissement illusoire. Ce qui ne signifie pas ne pas faire de projet, mais savourer chaque étape de cet accomplissement, même si certaines sont amères.

Je ne vois pas qu'ajouter à ce que dis Constance.

Un questionnement qui m'interpelle parce que je le fais souvent.
Seule compte la route, sans avoir peur des chemins de traverse.

Citation :

- A moins qu’aller à l’essentiel soit plutôt de prendre le temps d’observer les détails du tout. Puisque ce tout est infini et que personne ne pourra jamais l’appréhender, apprécions donc les subtilités à notre portée.]


Faut-il prendre le raccourci pour accroître les chances d'atteindre un jour le but ?
Ou faut-il prendre tous les tournants pour découvrir les détails, sans être sûr d'arriver au bout du chemin ?
D'ailleurs l'horizon est-il vraiment le bout du chemin ?
Et est-il vraiment le but ?

Peu importe la destination, seul compte le chemin et la qualité de notre présence, et l'autre à nos côté doit suivre son propre chemin et au centre de la relation nous nous retrouvons et nous encourageons. Un parcours en étoile !

"Si tu viens à moi pour te trouver, tu risques de te perdre,
mais si tu viens te perdre avec moi, tu risques de te trouver."

Ca fait doublement peur... mais j'aime !

Tu étais et tu es maître de la prose. La prose te va si
bien. Et sous les mots se cachent souvent ces questions existentielles – ici
dans le dialogue sans équivoque.





Cordialement Solweig