Fantôme
Voilà des jours que mon fantôme traîne
Sur la dernière marche de l'escalier
Affalé sur le seuil, oublié là
Quand tu sors, quand tu entres
Un courant froid t'enroule
Tu penses à la porte, en bas
Probablement fermée de guingois
Mais non, ce n'est que moi
Tu piétines ma transparence sans y laisser de trace
Parfois je me soulève au son de tes pas
Ton visage embrasse le mien
Puis traverse le vide
J'ai chanté mille fois les signes du grimoire
À en perdre la voix dans un râle étouffé
J'ai perdu ton orbite et j'ai largué la mienne
Je flotte abasourdie dans le néant glacial
Je me souviens de tout
Je ne suis qu'un fantôme