Naissance de l'aube

La forme est-elle vraiment si classique, pour que tu mettes une majuscule au début des phrases ?
Le traitement, en effet, suggère un certain romantisme plein de noirceur et d'emphase, mais dans ce cas, il faudrait respecter le nombre de pieds et tout et tout. Du moins si tu veux faire dans le classique.
Là ce n'est pas le cas, tu pastiches un genre.
C'est un peu "too much", mais j'avoue un faible pour les romantiques, donc...
L'idée du dernier vers est intéressante, mais le mot "petit" me semble un peu plat."Ce mince filet d'or", peut-être ?

"filet" c'est déjà mince et petit, pourquoi ne pas épurer ?

Il y a des pseudo-rimes, mais de façon irrégulière.
Après plusieurs fins de vers en "an", "De ton antre" fait un peu tache ; pareil pour "chagrins" et "noirceurs".

Idem pour la métrique qui pourrait être en 7.

Le poème a un potentiel qui tend vers la forme classique, mais on dirait que tu t'es fait violence pour que cela ne le soit pas, sans pourtant t'en départir totalement, comme le suggère Constance.

En fait il en faudrait peu pour uniformiser tous ces vers en 7 syllabes, et d'autre part rééquilibrer les rimes, plutôt en alternées qu'en juxtaposées.

Je te propose un essai :
avec la dernière strophe décroissante (comme l'ombre qui se retire, ou bien l'attention qui se réduit au filet d'or) : 7, 6, 5, 4 syllabes

Ô crépuscule des temps
Enfante ton firmament

De nuit de trésors dorés
De rumeurs ou bien de sang
Qu'enfin pointe la clarté
Des ténèbres du néant.

Et comme un phare aux chagrins
Nourris d'avides chimères
Seul effleure le lointain
De ta lueur éphémère.

De ta nuit, l'aurore naît
Sans un cri, sans effort
Seul accroc au noir
Ce filet d'or.

Il y a encore un peu trop de "de", mais c'est juste pour illustrer mon propos.

Merci à vous deux.

En fait, je ne me suis absolument pas fait violence, au contraire, je me suis peut-être accordée trop de liberté ? Je pensais qu'entre le classique pur et dur et la poésie dite libre, il pouvait y avoir un intermédiaire.

A vrai dire, je laisse plutôt les mots venir comme ils le veulent, privilégiant l'émotion ou les sonorités, plutôt que les règles que je ne connais d'ailleurs pas ...

A ce propos, dans ta réécriture, philo, le vers "nourris d'avides chimères" compte 7 pieds ou 8 ? Je pensais que le "s" final nous obligeait à compter cette syllabe.

Et si je mets le poème d'un bloc, est-ce que les rimes irrégulières gênent encore ?

Oui, il peut y avoir des intermédiaires, bien sûr, et d'ailleurs beaucoup s'y adonnent, et tu écris comme tu le veux. Entre le classique et le libre, finalement, on fait comme on le sent, certains inventent même leurs propres règles.
Nous ne sommes que de vils chipoteurs à ce sujet, et tu aurais le droit de nous dire que tu assumes ton mélange. Nous ne faisons que relever la chose parce que nous sentons comme un tiraillement mal assumé, voilà tout.

Mais je ne te dirai plus qu'une chose à ce sujet : si tu ne connais pas les règles, n'essaye pas de les suivre avant de les connaître, et lâche-toi donc dans le "sans règle"!

"nourris d'avides chimères" compte 7 syllabes (et non pieds), le pluriel n'empêche pas l'élision d'un son en e en fin de vers, seulement au sein d'un vers.

Quant à le mettre d'un bloc... je ne vois pas trop ce que tu veux dire. Il y a des rimes ou pas, quelle que soit la présentation.

OK, merci pour la précision de l'élision du "e".

Et je verrai à l'avenir comment je ferai. Pour le moment, faute de temps pour écrire, je partage avec vous quelques anciens déjà pensés et posés sur papier sur lesquels j'ai effectivement du mal à lâcher ...

Merci !

J'aime beaucoup la fin, mais n'ai pas accroché aux deux premiers vers. Et puis je me suis laissée bercer par la suite, ce n'était pas si compliqué.

Merci Romane. Comme toi, je ne suis pas très satisfaite du début. Je reverrai ça à l'occasion. Merci de ne pas t'être arrêter là

Nighty a écrit:

....
De ta nuit, nait l'aurore
sans un cri, sans effort
....

Un poème qui a besoin d'être "aéré" mais qui contient déjà de bien bonnes choses.
Je prends pour moi les deux vers cités...ils suffisent déjà à me donner du courage et de la joie.

La déesse Nout se serait régalée aussi de cette poésie-offrande à la naissance du jour...

merci Nighty!