Je suis déraciné

Je suis déraciné à force d’être épris et je me cherche en vain en mots depuis toujours, mais je n’ai cultivé que ce mal imprécis qui tue le lendemain en hurlant tous les jours.
J’étais épris de vous, ou bien de vos mirages, et j’étais calciné aux encriers boudeurs, alors j’ai joué au fou en caviardant des pages et je me suis renié en chérissant l’erreur.

Toute une vie perdue à se chercher sans cesse en jouant les hâbleurs au nez des résistants, en broyant l’inconnu sans la moindre souplesse, en crachant sur les cœurs des poètes naissants… mais il ne suffit pas de trouver des armées à ces vies taciturnes où l’esprit est légion puisque le corps est là en amours sacrifiées à se condamner diurne où la nuit est frisson.

Un combat quotidien qui se joue de l’esprit en feignant l’inconscience aux ruses du soupir, je m’y essaye en vain et j’écris ma folie, depuis l’adolescence on ne fait que mourir. Vous aurez beau l’écrire en toutes les façons, nul ne voudra comprendre et nul ne comprendra, mais conjurant le pire en osant les leçons, je me borne à apprendre à m’accepter forçat.

Je me joue du cynisme en y noyant mes maux, et ne maîtrisant rien, naissent des vérités où ma vie d’égoïsme ennuie l’alter-égo et me condamne chien aux maîtres du passé. Je me cherche toujours en feignant le mépris et mon ton péremptoire, enfin désabusé, crache des mots d’amour à chacun de mes cris, mais je n’ose plus croire aux moindres vérités.

Je n’ose plus qu’écrire, depuis toujours, sûrement, par peur de vivre enfin, et si veule d’oser, conscient de me détruire au rituel indolent de cet art sans vaccin qui broie l’humanité sans bien en avoir l’air, sans le vouloir vraiment. Et tout est plus vicieux quand on en a conscience. Ecrire est mon affaire, et même si je mens, je me sentirai vieux quand j’oublierai l’enfance.

Et pourtant j’oublie tout, pied-de-nez salutaire, et je ne retranscris que selon mes moyens, en me foutant de vous du mieux que je puis faire, pour me sentir en vie et le vouloir demain. Je ne trompe personne et suis seul en victime à ces mots singuliers qui rythment le présent, et si je déraisonne en atteignant le crime, je serais le premier puisque je suis fainéant.

Eradiquer l’humain serait à ma portée, ajustant la virgule, il ne resterait rien… mais mon art est malsain et ma musique est née de ces gens que j’adule en secret, comme un chien. Je lèche l’encrier et mes besoins s’affichent, où l’esprit égrotant se pensait supérieur, aux pages délaissées par les auteurs en friche, et je me perds pourtant en y noyant mon cœur.

Posté sans relire, épuisé.
Un seul trait ?
Parfois ça change tout...
Parfois rien.

Je comprends, "épuisé". On dirait que tu n'as pas repris ta respiration... j'aime toujours cette hargne désespérée, mais j'aimerais lire une fois, siouplait, une fois, quelque chose de léger et d'optimiste, hummm ?

Cela n'irait-il pas à l'encontre de ce que je dis enfin à travers la forme ce soir ?

D'un seul trait ? J'ai du mal à y croire, ce ne sont encore une fois que des alexandrins, petit coquin !
Et des bons, bons acidulés qui ramonent par là où ça passe, mais dont la forme laisse tout de même une fraîcheur en haleine.

Bon, j'avoue... il m'a fallu une heure...
Mais une heure pour ça j'appelle ça d'un trait, comme si mon coeur avait voulu parler, et que mon esprit l'avait secondé comme il le faut dans ces cas-là.
La musicalité est innée chez moi, alors c'est facile finalement d'écrire de la poésie, même masquée...
Dès qu'on parle de roman, ça devient autre chose, la preuve, ça traîne...
Mais écrire, c'est déjà ça.

En effet, je suis assez admiratif de ce caractère inné. Même en une heure, ça témoigne d'un talent certain !

Pour le côté forme, il est vrai que le rythme se ressent sans avoir à compter ni à réfléchir, si on se laisse aller.

Quant au contenu, il est terrible, émouvant, rageur. Il parle aux tripes. Et en même temps, tu sembles tellement en rage contre toi seul, ça ramène de bien tristes souvenirs. Quelle dureté avec toi-même !

Juste pour l'expérience :

Je suis déraciné à force d’être épris
Et je me cherche en vain en mots depuis toujours,
Mais je n’ai cultivé que ce mal imprécis
Qui tue le lendemain en hurlant tous les jours.

J’étais épris de vous, ou bien de vos mirages,
Et j’étais calciné aux encriers boudeurs,
Alors j’ai joué au fou en caviardant des pages
Et je me suis renié en chérissant l’erreur.

Toute une vie perdue à se chercher sans cesse
En jouant les hâbleurs au nez des résistants,
En broyant l’inconnu sans la moindre souplesse,
En crachant sur les cœurs des poètes naissants…

Mais il ne suffit pas de trouver des armées
À ces vies taciturnes où l’esprit est légion
Puisque le corps est là en amours sacrifiées
À se condamner diurne où la nuit est frisson.

Un combat quotidien qui se joue de l’esprit
En feignant l’inconscience aux ruses du soupir,
Je m’y essaye en vain et j’écris ma folie,
Depuis l’adolescence on ne fait que mourir.

Vous aurez beau l’écrire en toutes les façons,
Nul ne voudra comprendre et nul ne comprendra,
Mais conjurant le pire en osant les leçons,
Je me borne à apprendre à m’accepter forçat.

Je me joue du cynisme en y noyant mes maux,
Et ne maîtrisant rien, naissent des vérités
Où ma vie d’égoïsme ennuie l’alter-égo
Et me condamne chien aux maîtres du passé.

Je me cherche toujours en feignant le mépris
Et mon ton péremptoire, enfin désabusé,
Crache des mots d’amour à chacun de mes cris,
Mais je n’ose plus croire aux moindres vérités.

Je n’ose plus qu’écrire, depuis toujours, sûrement,
Par peur de vivre enfin, et si veule d’oser,
Conscient de me détruire au rituel indolent
De cet art sans vaccin qui broie l’humanité

Sans bien en avoir l’air, sans le vouloir vraiment.
Et tout est plus vicieux quand on en a conscience.
Ecrire est mon affaire, et même si je mens,
Je me sentirai vieux quand j’oublierai l’enfance.

Et pourtant j’oublie tout, pied-de-nez salutaire,
Et je ne retranscris que selon mes moyens,
En me foutant de vous du mieux que je puis faire,
Pour me sentir en vie et le vouloir demain.

Je ne trompe personne et suis seul en victime
À ces mots singuliers qui rythment le présent,
Et si je déraisonne en atteignant le crime,
Je serais le premier puisque je suis fainéant.

Eradiquer l’humain serait à ma portée,
Ajustant la virgule, il ne resterait rien…
Mais mon art est malsain et ma musique est née
De ces gens que j’adule en secret, comme un chien.

Je lèche l’encrier et mes besoins s’affichent,
Où l’esprit égrotant se pensait supérieur,
Aux pages délaissées par les auteurs en friche,
Et je me perds pourtant en y noyant mon cœur.

Posté sans relire, épuisé.
Un seul trait ?
Parfois ça change tout...
Parfois rien.

Tu aurais pu l'écrire en dix minutes, cela ne m'aurait pas étonnée. C'est du tripal comme souvent-toujours et ce genre de texte ne demande pas qu'on le façonne dans sa tête pendant cent sept ans. Dire que j'ai adoré serait petit. Voilà.