J'ai savouré le thé noir brûlant des marchands de Kaboul échappé à la voracité des talibans servi par une Belle aux visage et cheveux découverts
j'ai également léché avec délectation en humant le jasmin de sa peau le miel sauvage qu'elle m'offrit
ensuite j'ai mesuré les divagations réfléchies par le miroir de la lame polie trempée trente-huit fois par la maîtresse andalouse qui me sert de bâton de pélerin hérétique ainsi que d'ultime livre offert et j'ai également médité quelques années de plus les écrits d'Omar Kayaam mon probable frère d'infortune
pourtant malgré cela les soixante-neufs signes qu'il nous incombe de réunir ne cessèrent jamais de ricaner en fuyant
la voix parle mais n'enseigne rien juste des caresses domptant un corps l'esquissant avec dextérité vers l'espéré râle partagé
j'ai baisé la main de celui qui jadis embrassa la mienne au sommet du col avant de monter au combat alors que le napalm crépitait encore
mes pieds nus dans les eaux du Gange me purifièrent en vain
mes doigts acides traquèrent l'écho de ta chevelure au plus profond de mille croupes d'estrans
cicatrice me lacérant de la révélation de l'absurde les perles de l'illusion jetées au plus profondde l'Etna ne m'émancipèrent pourtant pas
Leila j'ai trahi tes boucles traitées au henné le rouge qui te montait au visage lorsque tu m'offrais les cosmos en devenir
je le reconnais mais c'était le temps des vastes initiations j'ignorais que je te blesserais
cette erreur fait de moi un ronin j'accepte cette sentence mais malgré tout sache que je t'aime toujours...
Morgane Maître
Nombre de messages : 1711 Age : 76 Date d'inscription : 09/07/2007
Un voyage à travers les doutes, les souvenirs, les regrets et les pardons. Un très beau langage poétique qui nous mène vers les chemins de réflexion sur soi-même.
Le climat bien énigmatique, ainsi que le personnage de Leila, le mélange des lieux et des sentiments font de ton poème un récit bien captivant.
Cordialement Solweig
constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
Le voyage est enivrant, la saveur en est douce-amère. Tous ces lieux, tous ses souvenirs, tous ces regrets. Sans maître désormais, rônin, libre peut être, mais l'amour perdu n'enchaine-t-il pas plus qu'il ne libère ? Ce poème m'a amenée loin, très loin, et je t'en remercie.
filo Admin
Nombre de messages : 2078 Age : 52 Signe particulier : grand guru Date d'inscription : 06/07/2007
Dim 26 Aoû - 17:37
