L'ensemble me fait bonne impression : le champ lexical, le propos, la mélancolie, l'effet de répétition structurelle du premier vers de chaque strophe, le contraste entre le beau et le glauque. Je suis séduit par tout cela.
Mais (car il y en a un et même plusieurs ! )
au niveau de la forme, certains points me gênent :
– la césure des alexandrins est parfois discutable (grandioses, maléfique, résonnent : la césure élude leur dernière syllabe).
Chipotons : Que / de / pas / ré / son /[5] nent / dans / le / cœur / de / nos / villes [7]
I / nu / ti / les / gran / dioses / [6] en / tous / points / mul / tiples [5] (à moins d'avoir la liaison trop moche "ses-z-en")
Et en enlevant le pluriel aux ombres (pour obtenir le singulier que tu as mis à maléfique) :
Om / bre / ma / lé / fi /[5] qu'en / voû / tan / te / lu / gubre [6]
Si en revanche tu accordes maléfique au pluriel, la césure se fait sur "ques/z'en" et non sur le son "fiq".
– deux redondances : "points" dans la première strophe et "en" au vers 12
– "un blanc de soi repli" : ? replié ok, de repli de soi ok (malgré redondance du "de"), ou un blanc de soie en repli, mais "soi repli" ça ne passe pas !
– les rimes : il n'y en a qu'à la dernière strophe et pas ailleurs, ce qui est surprenant dans cet environnement se voulant classique. Je dois néanmoins reconnaître que l'ensemble passe pourtant bien, et que le fait de faire rimer la dernière strophe nous laisse sur l'impression d'avoir tout lu en rimes. J'ignore si tu as fait exprès, mais pas mal !
Mention spéciale pour le réverbère de toutes les solitudes, pour les rires de morts qui s’habillent de fleurs, et pour toute la dernière strophe (sauf le "soi repli").