Babel

Juste un souffle
Un déplacement d'air
Le vieux jeu des pressions
Et des masses qui planent
Recouvrent les carences
Nos manques infinis au-dessus des nuées.

J'ai vu
Le ciel marbré
Plus accessible que le vide
Celui des nuits si claires
Où nos regards et leurs questions
S'élèvent en miettes de lumière
Pour ne plus retomber
J'ai vu ce ciel enfin palpable
Masquer ses traces de néant
Et se pencher vers nous
Si proche
Pour se taire
Surplomber les idiomes
Dans un silence universel.

Puis j’ai vu nos cités
Ces monticules sans âme ni vigueur
Se cramponner aux flèches aux gratte-ciels
Qui s'empilent tout droit comme une raison d'être
Une équation territoriale
Je les ai vus ne plus percer grand chose
Et tenter d'accrocher au plafond nébuleux
Quelques morceaux de temps
Qui coulent sur leurs flancs
Dernier mouvement vertical
Devant nous, dans les yeux…


L'horizon seulement.

C'est très bien mené : une réflexion intelligente sous une forme maitrisée. J'adhère. Surtout parce que je ressens une vraie humanité là-dessous.
Juste bémol : "aux flèches aux gratte-ciels" (deux fois "aux" ?)

Bien vu et bien construit.
Chipotage: "le vieux jeu des pressions" me gêne un peu.

Mention:
"recouvrent les carences
nos manques infinis au dessus des nuées"

J'aime beaucoup ce poème pour sa fluidité et ses superbes images, particulièrement "où nos regards et leurs questions s'élèvent en miettes de lumières".

Un poème qui déplace son souffle vertical sur nos constructions humaines.
Intériorisation de cette vision pour une présence-participation au "silence universel".
L'intention est forte, elle passe bien dans tes mots qui se déploient tout en maintenant l'intérêt du lecteur.

j'adhère à la forme et au fond avec un petit sentiment de frustration: il me manque peut-être un petit bout de souffle pour convaincre.

Merci à vous tous.

Deux fois 'aux' sans virgule peut accentuer la pression, l'urgence du témoignage, non ? Aux flèches et gratte-ciels sonne mieux mais est plus posé... enfin voilà, juste un choix.

Un léger manque de souffle ? Il se peut en effet que la corde des passions soit un peu effilochée. Naissance de désillusion, c'est selon. Jamais bon, ça.

Votre passage est en tout cas précieux

A+

L.