Nous étions pétillants sous nos regards plissés
A éclabousser d'or nos visages d'enfant
Et tes cils incendiés qui me brûlent encore
Battaient la nuit, danse discrète
Comme s'effacent les comètes
De tes yeux les saisons ont nourri leurs éclairs
Que le flux quotidien ignore pour de bon
Quand parfois je m'y perds assommé de matins
Le froid étale dans les rues
Ses pavés à perte de vue
Tout me brûle aujourd'hui, dans la masse mouvante
Et sur mon corps courbé la lumière a jailli
Tes nattes obsédantes, tes pommettes rosées
M'ont couvert de poussières d'ange
Dis-moi pourquoi rien ne te change
Comme l'instant déjà tu passes sans la voir
Cette face flétrie qui t'observait tout bas
Et plonges dans le noir mon âme et sa folie
Si tes yeux m'avaient reconnu
Petite fille, qu'aurions-nous pu ?