Une fraction d’or
Au centre d’or de la rose éternelle, qui se dilate et va de degré en degré,
et qui exhale un parfum de louange au soleil toujours printanier,*
À la croisée des quatre chemins,
L’urgence m’attira.
Au bord du vide et du plein,
Au milieu du tout et du rien,
Sur l’arc qui relie le levant et le couchant,
Les rênes de la vie tressés entre mes doigts,
Je m’arrêtai là.
Je comptai et nommai les pulsions contraires,
J’embrassai la rose des vents,
Et j’aperçus enfin la voie aux couleurs du temps,
Alors…
Tous les bonheurs que je voulais contenir,
Tous les malheurs qui me faisaient sombrer,
Toutes les clameurs qui me terrorisaient,
Cessèrent de déborder et je me vis moi-même
Contenue dans le centre d’or de l’instant présent ;
Petite et immense.
*Dante