Je me suis laissée

Je me suis laissée

La barque dérive, modeste rescapée
Et ma main traîne encor au fil de l'eau passée
Elle effleure alanguie le tissu de soie bleue
Trace sans y penser un long fil sinueux

Mais mes doigts sont ouverts, le feu s'est échappé
Plus rien ne brûlera, j'ai tout abandonné,
Tout est resté là-bas, je me suis laissée loin
Sauf la marque des dents pour toujours sur mon poing

Ma frêle embarcation échoue sur le rivage
Descendue du radeau je cherche mon visage
Au miroir distordu de l'onde piquetée
Quand donc le ciel a-t-il commencé à pleurer

Et me voici figée, à peine à mi-chemin
Je gifle l'étendue du revers de la main
Le soir me cueille là, ruisselante et transie
Cherchant un avenir à genoux sous la pluie

Lucaerne a écrit:

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Mais mes doigts sont ouverts, le feu s'est échappé
Plus rien ne brûlera, j'ai tout abandonné,
Tout est resté là-bas, je me suis laissée loin
Sauf la marque des dents pour toujours sur mon poing

Il faudrait tout citer, que peut-on ajouter?
Touchée!

Oui, c'est un poème émouvant, prenant ! J'ai aimé !
J'en connais un qui devrait aimer

Je reconnais une grandeur de ton associée à une simplicité émouvante dans tes mots. Ce contraste de classique et d'émotion me touche particulièrement.

J'aime ton poème tout simplement.

Thierry

Merci à tous de votre passage.

Je t'ai déjà dit ce que je pense de ce poème. Je dis ici combien j'aime ce mélange de mélancolie et d'énergie qui s'en dégage.

Bonsoir,

Profondément émue par ce poème qui m'interpelle.
Une souffrance palpable, des images qui expriment si bien la douleur de soi.....

Merci, je n'ai rien à redire à ce poème plein d'émotions.


Amitiés, Iris

Merci vous deux !