Jeter des couches-culottes sur les trottoirs de Babylone
J’ai cramé mes cartouches
De poète silencieux
J’ai avalé le sperme
De mes poésies douteuses
Maintenant,
Une goutte tombe en mémoire
Dans le caleçon des cancéreux
Filles de foire
Et chiens galeux
Fils du diable
Et amertumes
Elle me regarde, tonnerre sous la charpente
Tumeur du bout des doigts
Mon cœur, mon cœur
Allons jeter ensemble
Des couches-culottes
Sur les trottoirs de Babylone
J’ai admiré la lune
Dans les recoins de mon bureau
J’ai allumé des cierges, des volcans
A en brûler mes horizons
Maintenant,
L’arrêt cardiaque, les hôpitaux
Psychiatrique, les femmes de chambre
Les cures cursives des courses à faire
Lépreux du soir
Et loups défoncés
A la caféine et la souffrance
Fils de rien
Et amnésie
Elle me regarde, tonnerre sous la charpente
Tumeur du bout des doigts
Mon cœur, mon cœur
Allons jeter ensemble
Des couches-culottes
Sur les trottoirs de Babylone
J’ai aimé ne jamais dire je t’aime
Au sein énigmatique des langues prénatales
J’ai bu cent verres et autant de cigarillos
Le corps en berne, l’oubli en verge
Maintenant,
La mort se creuse et crie famine
Bières et velours
Tanière de l’ours solitaire
Filles d’ivoire
Et brebis bigleuses
Fils du vent
Étoiles de l’œuvre
Elle me regarde, tonnerre sous la charpente
Tumeur du bout des doigts
Mon cœur, mon cœur
Allons jeter ensemble
Des couches-culottes
Sur les trottoirs de Babylone
J’ai chialé des messages balistiques
Direction Nord flashbacks vertigineux
J’ai consumé l’âme des reines ivrognes
A n’en croire plus les rêves
Maintenant,
La vie saute des lignes
Baise les bougies, la cire sanglote
Filles mémoire
Et amours myopes
Fils de clébard
Et rumeurs interlopes
Elle me regarde, tonnerre sous la charpente
Tumeur du bout des doigts
Mon cœur, mon cœur
Allons jeter ensemble
Des couches-culottes
Sur les trottoirs de Babylone
Je biaise un vers, tapisse la feuille
Je somme pleureur, ambiance feutrée
Des isoloirs funéraires
Où la bière est de bois vétuste
Et le mot minable
Babylone sous les flammes
L’existence sous la folle
Elle me regarde, tonnerre sous la charpente
Tumeur du bout des doigts
Mon cœur, mon cœur
Allons jeter ensemble
Des couches-culottes
Sur les trottoirs de Babylone