oui, je vais le retraiter à part.
A la garde des chemins cathares, les roches se dressent telles des murailles et les châteaux comme des pics défiant le ciel. La tramontane geint, glaciale, aux fentes des meurtrières et hurle aux meurtrissures des donjons désemparés. La sève grise a repris possession des bastions et les confond aux paysages escarpés, installant dans les ruines érables de Montpellier et rosiers de chien que l'automne enflamme.
Autre époque, autre danger: la pierre craint, plutôt que les rois sectaires et cruels, le vent et l'eau qui l'érodent ou le passage incessant de pélerins sans foi qui polissent comme des marbres ses marches et ses chemins; et jettent en pâture aux choucas leurs déchets souillés, chacun comme une insulte à l'Histoire et à la nature.
Autre époque, pauvre époque...
Au filtre des nuées qui galopent, le soleil revisite majestueusement chaque point de vue sauf l'horizon des Pyrénées noir d'orages. Peyrepertuse, Quéribus et Tautavel, Puivert et Auriac, châteaux de poussières et de cendres se dispersent vers la mer avec l'âme de leurs bâtisseurs flamboyants.
La montagne ogresse reprend pied sur son domaine quand l'homme s'abandonne aux vallées aguicheuses et aux villes bétonnées...
Solitude pour solitude, celle des grands espaces ouverte à la contemplation vaut bien celle de la foule abêtie de faux-semblants. Et je revendique le cal aux mains plutôt qu'à la tête, même par ce vent qui insomnise dans la bastide offerte au feu roulant de ses bourrasques.