Errement

Errement

Il erre ment, rêve ment, l'homme errant
les yeux sur la page d'à côté
il écrit ment, pense ment, l'homme étang,
s'étale ment, froidement, brille amant
au berceau du verso, l'âme en table
à la flamme du noir, au blanc quai sur le sable
intense ment,
un temps s'aimant, l'autre la haine,
Eve ainement qui l'attend,
qui la tend, fi de l'haleine, impasse si amant,
peine est l'hôte du vent,
mauve étang, traitre ment, ce dais tâche,
au môme an paressant à l'attache
du moment que le taon ne se fâche
et pique hure et gonflant, appalache,
indien vaut mieux que deux tue-l'aura,
l'aurasténie s'abstient, balcon de l'abscons,
l'un dans le Lot, l'autre dans l'un décision.

Voila qui sonne bien et qui reste un concentré de spiritualité. J'aime ! Avec tous mes compliments. LOUP.

C'est excellent, en tous cas j'en suis toute remuée.
L'extrême habileté des mots, au début, se perd dans un délire bouleversant, une cascade qu'illustre magnifiquement ton dessin, réduit à son essentiel.
Tu étais vraiment dans un état normal quand tu as écris cela, ou sous perfusion de Corbières ?.

tout à fait normal, Constance. C'est l'errement du feutre au dessin qui a guidé l'errement des mots, pas si insensés.
Tu le sais, le clown reste toujours le plus triste du monde au-delà des ses enfantaisies et de ses fantillages.

On erre forcément à pied quand on perd ses clefs de voiture! Lol!

J'aime vraiment beaucoup cette errance des mots, à re-relire.

Le dessin me fait penser irrésistiblement à Arcimboldo.