Rature

pas ratée la rature! Je dirais même plus : réussie. A mon goût en tout cas et ce rouge, bon sang, quel rouge!

Etonnant, lulu, et totalement séduisant à mon oreille, sans compter mes yeux : je rejoins gého, quel rouge magnifique...
Ce texte garde une aura de mystère, mais j'aime ce sentiment d'attente, cette douceur dans l'expectative...

Vallotton est un grand peintre suisse issue du courant Nabis et pas assez connu du grand public

Geho je pense que tu dois connaître ses gravures sur bois


chapeau bas pour la page-épiderme

Une belle réussite ton poème accompagné de ce tableau.
Ils me parlent, beaucoup !

ça me dit quelque chose, Phil, mais faudrait que je les revoie pour avoir un souvenir plus précis.
Il y a quand même quelque chose qui me frappe dans ce tableau, c'est qu'on dise :"ah, ce rouge!" alors que la représentation du corps féminin est d'une grande beauté.
C'est pourquoi, à postériori, je pense que ce rouge est trop beau. Il vient décentrer l'intérêt pour le sujet féminin qui devrait être l'intérêt central du tableau. Donc, il n'a pas tout à fait sa place ou en tout cas, il prend trop de place, il vient trop devant.
Un bijou ou un vêtement ne doit pas venir cacher , dissimuler la beauté d'une femme, mais simplement la relever, non?
C'est peut-être cette faiblesse dans la composition qui fait de Valloton un artiste de second rang malgré ses qualités de rendu compte de la réalité et de dessinateur.

je ne connaissais pas le peintre, tu as raison pour le rouge Gého. Et elle est quand même un peu pliée...
Luca, tu rends bien l'atmospère du tableau, l'abandon du corps...

geho a écrit:

je pense que ce rouge est trop beau. Il vient décentrer l'intérêt pour le sujet féminin qui devrait être l'intérêt central du tableau. Donc, il n'a pas tout à fait sa place ou en tout cas, il prend trop de place, il vient trop devant.

Mais la paleur de la peau n'en ressort-elle pas mieux ? Ce rouge du tableau, je le perçois comme un écrin au corps. J'ai l'impression que ce dernier perdrait en intensité sur un fond plus terne.

En même temps, c'est pour ce rouge que. Pour de tout autres raisons. Donc, merci monsieur Valloton.

Merci de vos passages et de vos ressentis.

Il faudrait voir le tableau en vrai.
Après une troisième observation, il est vrai que le rouge "embaume" la couleur chair. Il vibre aussi dedans.

J'ai exactement le même ressenti que Lulu : ce rouge somptueux constitue un écrin pour le corps nu de la femme.
Il est à la fois intime et éclatant. Comme le corps de la femme.

Tes mots intensifient l'émotion née de la beauté d'un corps à l'abandon

Le rouge vif paradoxalement rend le décor austère à l'image des sentiments moroses exprimés

Une belle synergie !!!

Merci Lucaerne... J'ai hâte de voir d'autres œuvres de Vallotton

Luca, je rejoins ta propre analyse et celle de Constance, Ce rouge sublime cette nudité que je trouve même pudique, frêle, magnifique dans cette intimité, ce dévoilement semi-sensuel.
Ne change aucun mot, c'est juste sublime à lire. oui "juste" sublime et si authentique !

Je reviens Lucaerne, pour le tableau et pour relire tes mots.
Je te redis bravo et merci.
Je ne connaissais pas ce peintre. Eh oui !
Je trouve ce tableau superbe, ce fauteuil rouge qui émerge d'un rouge plus profond (un allègement) et qui porte un corps nu donc vulnérable totalemnt abandonné.
Abandonné comme un bébé endormi sur les genoux de sa mère. [Genoux repliés ou assise tailleur j'ai souvent offert ce berceau naturel à mes enfants]. Il y a un décor minimal d'un ton complémentaire et des formes arrondies qui équilibrent l'arête du mur et les angles du tableau. Un corps beau dans sa nudité.
Pour moi peu importe que cet artiste soit connu ou non, je le découvre et j'aime, j'aime énormément, et j'apprendrai à le découvrir.
Ecrire pour des peintres méconnus est un grand service à leur rendre, une justice. Tes mots Lucaerne, tes mots me touchent, pour toi, pour le peintre, pour l'idée que je me fais de la beauté et de l'ordre des choses.

Garance a écrit:

pour l'idée que je me fais de la beauté et de l'ordre des choses.

Mes mots sont pourtant bien loin de la beauté et de l'ordre des choses...
Petite précision : j'ai trouvé ce tableau après avoir écrit le texte.

Je sais bien Lucaerne...mais une fois de plus je vois que plus je parle, plus je suis obligée de m'expliquer encore plus, car j' ai omis un aspect du sujet ; je parlais du tableau.
Dans les mots (comme dans le tableau) je trouve la même vulnérabilité, une recherche du mot juste, une mise à jour sans concession et malgré tout pudique...un "fin trait" qui va là où ça fait mal ; l'ordre des choses pour moi est dans l'équilibre qui tend à se créer pour que la vie puisse s'abandonner. (je trouve dans ce tableau un équilibre dans les contraires, et dans tes mots une douleur qui cherche son contraire)
Sans doute ne suis-je pas claire, mais je suis habituée à ne pas être comprise quand je m'exprime - pourtant c'est ainsi que je perçois les choses.

Si Garance, c'est plus clair. T'es chouette, pas banal pour un perroquet.

On lui a souvent reproché le côté hiératique un peu froid de ses corps et de ses nus... (une des raisons qu'il soit actuellement méconnu...)

La qualité de ce tableau est essentiellement sa composition.

Un X (d'où la forme peu logique de la pose des jambes du corps endormi...) dans un carré, contrarié par la verticale de la main pendant négligemment et repris en parallèle par les jambes.

Sur le plan chromatique, il joue le contraste entre deux complémentaires qu'il n'affronte pas directement. Elles sont séparées et donc renforcées par ce trait noir qui est repris dans la cadre du tableau en haut à droite (qui est fort heureusement et curieusement rectangulaire).

Il joue les applats comme les post-impressionnistes de l'époque et les Nabis en particulier. Se rappelant des affiches japonaises et de la leçon de Gauguin à Sérusier (Le Talisman....)

Heu, il n'est pas vraiment méconnu, Valloton... juste qu'on a moins le temps maintenant de s'attarder sur les peintres et de découvrir toutes les merveilles dans les musées.
Il était très réputé pour ses gravures sur bois, plus peut-être que pour ses tableaux.

en effet Constance, il était connu et est toujours reconnu pour ses gravures sur bois de son époque Nabis (que j'ai étudié.....)

il a même relancé et renouvellé cette technique


par méconnu j'entendais du grand public, sans aucune prétention de ma part

J'avais raté celui-là.
J'aime ce travail poétique d'après des oeuvres qui ne sont pas tiennes.
Mais, et à quand d'après les tiennes ?

Cathecrit a écrit:

J'aime ce travail poétique d'après des oeuvres qui ne sont pas tiennes.

Merci Cath, mais non, ce n'est pas un travail "d'après l'oeuvre". La plupart du temps, je trouve l'illustration après avoir écrit. Et j'avoue être toujours étonnée d'en trouver toujours qui résonne pile-poil. Enfin, il m'arrive de faire des montages, mais jamais avec des oeuvres d'artistes.
Quant à mes miennes... ben... pfff...

Ah ok, c'est fort effectivement, mais rien ne t'empêche de t'essayer à écrire d'après une oeuvre... Non ?

Oui, ça m'est arrivé à un moment. Sur un forum où j'écrivais sur les photographies des potes. Je trouvais ça très agréable.