Dans les dessins tragiques de l’oubli
où se perdent avec force les souvenirs
aux années poussières, glacées, divaguant
dans les crépuscules amers sans fin,
le souvenir des morts anciens trébuche.
Sur les tombes penchées à l’écueil
du temps, l’empreinte troublée
d’un dernier passant chargé d’adieux
ressemble à de vagues feuilles mortes
et dans les vastes chagrins sans mémoire,
la mort, sur qui tout vient et se pose,
sonde l’absence en son gouffre,
abîme où gémissent d’abstraits passés,
puis dans d’étranges songes plein d’agonie
quand bavardent et se balancent les cyprès,
dans les soirs finissant au pays des ombres
je pleure au déclin de nos mémoires enfouies
et la mort m’aveugle d’une clarté mystique.