Sarah

Je tremble encore, Sarah,
Quand j’imagine
L’aigle conquérant
Envergure déployée
Embrasser son charnier.

Il était trop fort, Sarah,
Sur ce monde tête baissée
A la larme docile
Croyant plus en son étoile
Qu’à la force des armes.

N’a-t-il pas vu, Sarah
La fraîcheur de tes pensées
L’innocence de ton corps
Spolié, décharné
Lavé.

Il ne reste plus, Sarah
Que l’empreinte muette de ta main
Qu’aucune buée n’a dévoilée
Impossible lacération
Sur la froideur de leurs émotions.

Et moi j’entends encore, Sarah
Pleurer les violons.

On tremble pour Sarah en lisant tes mots. La menace si pressante semble inévitable.

Nighty, ce texte a en lui d'immenses possibilités, et j'en aime tout particulièrement la forme qui nous interpelle.
Mais il y a des accrocs au niveau du rythme, et c'est d'autant plus dommage que ton texte possède une grande musicalité, je veux dire par là qu'il est à mon sens destiné à être déclamé à haute voix ou chanté.
D'ailleurs, pour te rendre compte du souci, tu devrais le lire à haute voix et raboter ce qui en brise le rythme.
A part ce petit problème de rythme, c'est vraiment un très beau texte, très inspiré.

Merci à vous deux.
Cette inspiration, c'est la 2 ième fois que je la mets en poème : c'est un sujet abominable qui me tient à cœur.

Le rythme, Constance ... toujours un problème chez moi ... je vais voir ce que je peux faire.

Un sujet qui n'a rien d'évident à traiter, surtout poètiquement, tu t'en sors avec beaucoup de délicatesse dans la force.
J'aime bien la répétition du prénom qui accuse l'horreur, mais je rejoins Constance sur le rythme.
Surtout: "la froideur de leurs émotions", autant au niveau du sens, on comprend ce que tu veux exprimer, mais...

Très bon !

Th.

Je ne pense pas trouver les mots justes
L'horreur est exprimée dans un style quasi haletant
Bouleversant

J'y reviendrai, nighty, j'y reviendrai, dès que j'aurai plus d'une minute à te consacrer...

je te fais cette proposition :
Je tremble encore, Sarah,
quand j'imagine
l'aigle conquérant
embrasser ce charnier
les ailes déployées

il était trop fort, Sarah
tête arquée sur ce monde
à la larme docile
croyant en son étoile
plus qu'aux armes

n'a-t-il pas vu, Sarah,
tes pensées printemps
ton corps innocent
spolié, lavé
décharné

Il ne reste plus, Sarah,
que ta main ignorée
en trace muette
vaine lacération
sur des coeurs refroidis

et j'entends encore, Sarah,
pleurer les violons.


Voilà, je me permets cette petite livraison, en espérant qu'elle te plaise.
En fait, ton texte m'a fait écho et tout de suite, ça m'est venu comme ça. En espérant ne pas avoir trahi ta pensée.
Amitié. Gé.

Eh bien moi, j'aime les deux versions parce qu'en cet instant le fond prend sur la forme. Mais c'est vrai que, souvent, la forme sert le fond.

Merci

Merci à tous et touchée que ce poème vous touche.

Merci pour ta version, Geho. Je suis contente de t'avoir inspiré. J'aime bien l'inversion que tu as faite sur la première strophe.
Sinon, je tenais un peu au mot "lavé" seul ... qui fait la transition avec la strophe suivante et qui a besoin d'être remarqué et de frapper à lui tout seul.
Enfin, il me manque dans la dernière strophe l'idée de "douche sans eau" que j'ai essayé d'exprimer ...
Mais ton poème m'aura aidé à y voir plus clair et je vais essayer d'y revenir dès que possible.

Merci à tous !

C'est pas mal comme idée de modifier un texte qui nous a plu...

Je partage l'avis de Constance, bien que certains passages me manquent dans la proposition de Gého, comme par exemple ce "Que l’empreinte muette de ta main / Qu’aucune buée n’a dévoilée" qui me plaît beaucoup.
Très fort en tout cas !

Mignonet cet avatar, Miss Lulu !!

C'est fort. Merci.