J’ai fini par dompter le tournoiement du ciel,
le débourrer avant qu’il ne me lèche,
deux coups de langue à griffe, un demi croc,
des jours entiers à se tenir en laisse.
J’ai appris à tousser la fripouille au cri noir,
à maîtriser le clappement de ses membranes,
à m’époumoner avec économie
dans ma boîte à glaviots en ivoire.
J’ai pu exonérer mes peurs,
dissimuler à mes décimateurs
mon thésaurus intime, mes sels persos,
mes dîmes dûment planquées
dans le silo sous la pulpe.
Des nuits en ruines du jour,
pré-contraint à mes bétons-résines,
j’ai dû y dénicher mes caches,
m’ensevelir à mon tour
pour retrouver l’amande enfouie.
Jouer au bord du trou fantoche,
adossé au vertige, sur un pied d’art précaire,
jeter l’énième pierre
pour sonder la profondeur du vide.
Un revers essuyé à ma serpillière,
j’étais encore allé, sous le manteau,
remuer ma plaie autour de mon couteau.