Celui qui entre par hasard dans la demeure d’un poète Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui Que chaque noeud du bois renferme davantage De cris d’oiseaux que tout le coeur de la forêt Il suffit qu’une lampe pose son cou de femme A la tombée du soir contre un angle verni Pour délivrer soudain mille peuples d’abeilles Et l’odeur de pain frais des cerisiers fleuris Car tel est le bonheur de cette solitude Qu’une caresse toute plate de la main Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes La légèreté d’un arbre dans le matin.
Je ne connaissais pas ces vers de lui, je les trouve très beaux et très vrais.
René Guy Cadou
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