Un vieil ermite vivait à l’ombre d’un cactus géant dans un
désert aride
Une petite voix fluette le réveilla de sa torpeur habituelle
« Je ne voudrais pas paraître impoli mais vous m’étouffez
avec votre interminable barbe »
Un jeune scorpion le regardait avec l’air candide d’un
jouvenceau
« Quel âge avez-vous jeune homme ? »
« L’âge de mourir de suffocation si vous ne faites pas
un pas Monsieur ! »
L’ermite souleva sa sandale usée et grise de poussières
et le jeune impertinent en profita pour
planter son dard dans les maigres chairs du vieillard
« Voilà comment tu me remercies impertinent j’ai
survécu à la sécheresse, à la faim, à la solitude durant ces 100 dernières
années ! »
Il regretta sa véhémence lorsqu’il vit l’adolescent pleurer
« Je n’ai pu m’en empêcher vénérable maître du désert
et n’ai pu exprimer ma gratitude, un mauvais réflexe du hélas à l’atavisme de
ma race »
Du sable avide des pleurs largement dispensés naquit une
fleur d’une éclatante beauté
Dans le délire des fièvres qui s’ensuivirent l’agonisant
remercia le ciel d’avoir, pour ces derniers instants, vu un miracle s’accomplir