GuillotineEn l'aube interminable
son échine transpire,
le soleil se tait, coupable,
les étoiles s'éteignent puis soupirent.
Et toi, une plainte figée à jamais dans ce silence épuisant,
toi, l'horreur d'un petit matin offert à la rosée livide,
et toi enfin, l'acier trempé humiliant
au sourire aigu et avide
contemples impassible la mort
dans ses pupilles, la raison qui court,
la folie qui bouge encore
l'espoir vain d'un ultime recours
Cette vanité te sied,
elle est même ta vocation, ta loi,
Et ton mortel collier
ne se porte jamais qu'une fois.
Et tout cela te fatigue maintenant,
tes dents claquent, tranchent un hurlement hypothétique,
arrachent le lent présent,
rendant à tes sujets leur offrande pathétique.
Restée seule, tu dresses
ta griffe conquérante,
souillée mais vengeresse,
et tu attends, patiente...