Impair d’apparat
Un regard qui jauge, suivi d’une sentence catégorique ; « Non, ça ne va pas, il faut acheter un costume, retourner chez le coiffeur…tu comprends, il y aura des personnalités…il ne suffit pas d’être bien habillé, il faut être impeccable ! »
Je plonge mes yeux dans ceux du père ; je ressens sa pulsion de fuite, il accepte en silence.
Méandre des pensées souterraines…
« Et quand je quitterai cet habit de peau, serai-je autant méprisable, mon enfant ? »
Queue de pie et jaquetteries.
Sous l’aile du corbeau dans l’œil duquel se déchirera ma vie, je laisserai choir mes guenilles et je brillerai enfin en tardive jewellery.
L’habit fait le père qu’une condition modeste avilit, et le fils ne vibre plus de la chair dont il est issu.
Aucune faiblesse dans ce cirque de la vie, juste un amour, retenu, qu’un puissant désir de réussite sociale linotte.
Le cœur épinglé dans les coutures parfaites des jambes du pantalon, le plomb retombe dans les talons et le pa’on d’apparat se tient droit comme il se doit.
« I am very proud ! » semble t-il dire en réponse aux multiples « congratulations ! ».
Princes de la vie qui rêvez d’être princes de sang, jusqu’où mènerez-vous vos parents ?