Cocon

Les parois sont humides 
Peu d'aspérités
De prises  
Les rares cavités
Se ravisent et s'effacent
Adoucies par le vide
Les traces de mitard 
Et sous les doigts 
Les coups les poings
Rien ne tient
Ni crochets ni pitons
Les appuis de fortune 
Dévissent et s'entassent
Comme des pointes de charbon  
Sans un bruit 
Amortis dans le lisse
Et tendre fond du puits  

Dehors la lumière
Se penche prudemment
Et lache sa candeur en rayons et faisceaux
Qui crèvent aussitôt
Absorbés sous mes yeux 
Loin du creux organique où moi aussi   
Je demeure
Plaqué contre la cloison  
Ma chance et mon tombeau
Une dernière fois 
Je reprends l'ascension 
Vers le jour 
Qui surplombe.


Il y a une issue
Là, si proche
Où je pourrai tôt ou tard
M'extirper de ces ventricules...

Peut-être même avant
Qu'ils n'aient cessé de battre.

Je ressens à la lecture une vraie impression de claustrophobie, et pourtant le piège se présente sous des aspects de douceur troublante.
Tu as donc, je le pense, pleinement atteint ton but en reproduisant si bien cette impression de cocon, à la fois étouffant et protecteur.

Une cohérence et une puissance d'évocation à la mesure de ton sujet (et même de ton image avatar!).
Mes compliments, j'aurais aimé écrire celui-là.

Tout pareil pour moi, très belle et troublante lecture.
Bravo pour cette belle écriture aboutie !