Cahincaha

bonjour aux cercliers...cela faisait longtemps.





Cahincaha




Il va devant seul

Elle à deux pas suit

Courbés, lents, matin,

Mains au dos nouées

Ils vont au marché




A petits pas vont

Sur le pavé gris

Fichu, bas souris,

Blouse bleue, l'oeil bas,

Elle suit le gars




Casquette de drap,

Cotte de coton,

Il sent l'amidon,

Le sac au poignet

Pour les provisions




C'est jour de marché

Et jour de sortie

Fi des servitudes

et des taches rudes

Marchons mon amie




Lui devant toujours

En vie et amour

Elle à l'ombre encore

En vie et à mort

Sur le quai du port




Comme les marées


Sur la grève loin

Rident élégants

Les durs sables blancs

Les ans ont marqué




Qu'à cela ne tienne

Jacqueline, Etienne

Du temps qui s'égoutte

Boiront toute goutte

Jusqu'à la lie belle.

Un petit rythme, fait de cinq petits pas répétés.
Une fine et "gentille" observation.
Rien n'échappe à l'oeil du poète !

J'apprécie, comme Garance, cette fine et tendre observation d'un quotidien qui disparait.
Dire les humains, dans ce qu'ils ont de plus humble, et donc de plus grand.
Poète, quoi.