Peaux

Peaux

C’est le secret des alvéoles de savoir le goût de la vie.
C’est le secret de la matrice de contenir le cri de la vie.

La parole est membrane qui recouvre la matière tendre et préserve la saveur des petits bonheurs.
La parole peut-être croûte, dans l’épaisseur elle protège et témoigne de la douleur.
La parole-crasse existe aussi elle décourage de tout contact.

Je recherche une parole-parchemin si fine qu’à la moindre vibration elle risque la craquelure.
Je connais pourtant la fragilité de l’écoute ; mon tympan mille fois s’est déchiré. Cette conque garde le secret des paroles qu’elle se refusait à entendre. Dans ce pavillon la membrane mille fois s’est cicatrisée…
J’habite un corps qui s’écroule et se relève, et la parole chaotique est tantôt miel tantôt acide.

Et si je tendais finalement cette peau tel un trampoline, la parole joyeuse rebondirait sur moi et quelle que soit son intention je participerais au jeu !

Fragile et délicate, telle est la belle intention de ce texte que j'ai découvert et apprécié. Goulûment.

Merci

à te lire, j'y vois l'écho de mes sentiments du moment

comment écrire et qu'écrire quand on est pris par le doute...

alors vient l'attente des mots

Tu as raison, je suis dans le doute...je vis à un rythme que je ne parviens pas à accorder comme je le souhaite. Des priorités extérieures, des mises en attentes...une énergie qui tourne dans le vide d'instants immobiles.

L'intention est belle, et ce que tu racontes touche profondément par la fragilité contenue. Un élan vrai, que je salue.
Seuls les accrocs de rythme me perturbent un peu. Ce texte mériterait une étude plus approfondie des respirations, des pauses et des parties qui devraient couler de source.
Mais il est difficile de travailler cela quand on a tant de sincérité à dénuder.

Je n'ai pas spécialement recherché le rythme ici.
Je pensais être malgré tout dans la poésie - la prose poétique - d'où des phrases plus longues.
Me faut-il penser à un autre découpage ?

J'aime ce texte-parchemin qui se promène sur un chemin très intime, si fragile. Est-on sur le bon chemin ? Tes interrogations me touchent.
Bises Garance !

Non non, je ne parlais pas du découpage. J'aime beaucoup la prose poétique, et je trouve qu'elle est bien adaptée à ce que tu as voulu exprimer dans ce texte.
Simplement, les phrases en elles mêmes ne coulent pas de la façon la plus harmonieuse. Je comprends qu'on ne recherche pas forcément l'harmonie ni la symétrie, et je ne te dis pas de commencer à compter des pieds pour que tes phrases soient équilibrées, sinon ce ne serait pas de la poésie libre.
Juste que, par exemple, dans les deux premières lignes, il y a un déséquilibre entre les deux qui perturbe ma lecture.
Mais je suis tellement délicate sur ce genre d'affaire que je ne sais pas si j'ai raison de t'en parler.
Parce que l'ensemble est très bon. Pour moi il serait perfectible.

tu connais mon intérêt pour ce poème et n'y reviendrai pas.

à le relire bien sûr je comprends Constance et son souci dans la fluidité du poème...


pour ma part, je remplacerai savoir (qui coupe un peu la phrase) par connaître pour faire ainsi le lien avec contenir....

le qui du troisième vers m'arrête aussi

peut-être peux-tu essayer "La parole est membrane et recouvre la matière tendre préservant la saveur des petits bonheurs"

préservant pour donner une impression de longueur....

ce n'est que mon avis personnel

Je reverrai le troisième vers, et certainement le découpage
Pour les deux premiers je ne peux pas y toucher, car j'ai comme principe de ne pas modifer ce qui vient spontatément...et c'est le cas de ces vers, justement. (souvent ils sont dérangeants, mais ils sont la matière d'où vient mon poème, ils me surprennent moi-même, mais ils m'ouvrent une porte)

Peaux

C’est le secret des alvéoles de savoir le goût de la vie.
C’est le secret de la matrice de contenir le cri de la vie.

La parole est membrane, elle couve la matière tendre, préserve la saveur des petits bonheurs.
La parole s'épaissit, elle devient croûte ; témoin de la douleur, elle joue la protection.
La parole-crasse existe aussi, elle décourage de tout contact.

Je recherche une parole-parchemin si fine qu’à la moindre vibration elle risque la craquelure.
Je connais pourtant la fragilité de l’écoute ; mon tympan mille fois s’est déchiré ;
cette conque garde encore le secret des paroles qu’elle refusait de saisir.
Dans ce pavillon la membrane mille fois s’est cicatrisée…
J’habite un corps qui s’écroule et se relève, où la parole, chaotique, est tantôt miel, tantôt acide.

Si je tendais cette peau !
Comme sur un trampoline, la parole joyeuse rebondirait et, quelle que soit son intention je participerais au jeu ;
Insouciante et vivante.