Horizontale souffrance
Bête noire
En chaînes entravée
Moderne Prométhée
De tribales revanches
Aux cales méprisées
L'espoir pourrissant
Dans le fond de ton âme
Contredite par concile
Déniée par décret
Absente aux heures sombres
Comme ta peau historiée.
Tu débrides les jours
Lointaine Abyssinie
Où tu allais vibrant
Sous le soleil nu
De savanes assassines
Animale démarche
Ta tribu résonnant
Dans le coeur de la nuit.
Diadème belliqueux
Au bout de ta sagaie
Un monde primipare
Expulsé de ses voix
Aux accents de tambour
Rugissant dans le plat
A l'aplomb de tes rires
Ondoyant horizon
Sur le rythme roulant
Des hanches chaloupées
Promesses bigarrées
De tes femmes joyaux.
Lointaine Abyssinie
Aux entraves morsures
Alignant vos exodes
En troupeau débâclé
L'âcre de ta terreur
Aux sueurs mêlé
Peuple d'indifférence
En otages affairés
Champs esclaves ondulant
D'insoumises syncopes
Echines incurvées
Eclaboussant vos âmes
De souvenirs pulsés
Puissante mélancolie.
Et quand viendra le temps
Lointaine Abyssinie
D'oubli ou de pardon
Chimères d'espérance
En mains entrelacées
Les regards enfermés
D'enfants chair vendue
A l'encan marchandée
Fantômes affamés
D'irréparable offense
Enferrent le souvenir
Dans nos coeurs en nausée.
Lointaine Abyssinie.
Pour répondre aux "Vents du désert" de Jim, une presque vieillerie...