Novembre pleure

Les volets clos
sur une mémoire offerte,
les souvenirs portent à faux
quand l'histoire déserte.

Demain est déjà là
trop vite venu,
ne nous a pas laissez le temps
de grandir en dedans.

Une porte claque
un dernier tour de clé
et les yeux se ferment
sur les images internes.

Alors valsent les chrysanthèmes,
dehors, novembre pleure.

grandir en dedans : même si cela peut partir d'un choc salutaire, cela n'a jamais fini. Un palan au pas lent, en quelque sorte.

Une atmosphère de Novembre.
On ressent la vie qui fut et le vide présent, et le désir de préserver la mémoire..

Oui, Gého et Garance.
Je viens de mettre le dernier tour de clé à la maison de mon enfance ... et quand j'en suis sortie, il pleuvait à verse.
Merci pour vos lectures attentionnées.

La maison qui t'a vue grandir restera comme une ombre, tes rêves y reviendront, et tu parcourras les chemins qui y mènent, souvent.
Je sais, il m'est arrivé la même chose.

Avez-vous encore cette chance d'une maison d'enfance que vous pouvez au moins aller voir ?
Je ne l'ai plus et cela me désole. J'ai seulement pu revoir la maison de ma grand mère il y trois ans. J'y ai passé au moins quelques vacances : c'est bizarre comme elle m'est apparue petite. A l'échelle de mon âge d'adulte quand, avant, je la voyais de ma hauteur de petit.
Je me suis amusé à aller regarder ma ville par l'intermédiaire des photos de satellite. J'ai eu du mal à la reconnaître. Mais le peu que j'y ai retrouvé m'a aidé à remettre en scène quelques souvenirs. Revisiter d'où l'on vient, c'est vital quelquefois.

C'est vrai que le temps passe vite et que les souvenirs s'envolent si on ne les ancrent pas solidement... Chaque instant est un nouveau passé.

Fracas

Il y a très longtemps que je ne suis retournée au Mans. Je n'y connais plus grand monde et la maison a été vendue.
Parfois, je traverse cette ville parce qu'il s'agit du premier arrêt du TGV qui va vers l'ouest. Je vois la gare, quelques bâtiments, la grande rue, un peu les flèches de a cathédrale au loin. Cela me rappelle quand mon père venait me chercher, et parfois j'ai envie de sortir du train pour retrouver ces souvenirs.
Mais ce serait une erreur.
Comme de retourner voir cette maison, le jardin où s'épanouissait la lavande, les roses, et où le cerisier attirait tous les merles à la ronde.
J'ai laissé cela derrière moi, mais parfois en rêve, je remonte la grande côte vers la maison, venant du lycée, et je me rappelle presque toutes les étapes de cette longue montée d'Yzeuville.

Comme je suis en retard. Je suis débordée par les nouveaux bébés que j'ai en garde. Pardonnez mes absences !

Pour ma part, j'étais en grand questionnement sur moi-même il y a quelques années. Un jour, j'ai souhaité revoir la maison de mes grand-parents. Quand je suis arrivée, la dame était devant chez elle et m'a proposée d'entrer ... Que de souvenirs, que d'images ! Ma balançoire était encore là, les nouveaux propriétaires avaient gardé les lustres, les bordures de jardin moulurées par mon grand-père, les arbres, même l'hortensia à l'entrée du jardin !!! Une émotion très forte qui m'a fait beaucoup de bien car j'ai senti mes grand-parents et mes souvenirs vivre en ces lieux.
La maison avait été agrandie et pourtant m'a paru bien petite à moi aussi ... Comme le temps passe, comme notre regard change ...

Merci à tous pour votre passage ici et vos commentaires.