Miette et Silvère

Allons-nous faire tuer joyeusement
avec le sourire du soir
quand tombaient les soleils par milliers
sur nos amours amoureuses
noyer dans la Viorne nos étreintes virginales

Nous ne sommes plus des enfants

Juste deux gamins qui s’embrassent sur la joue
quand les lèvres ardentes se perdent
dans l’appel des Ténèbres
réconciliant le chaud et le froid
la candeur des horizons

Oui il vaut mieux mourir
Ensemble
nous aimer dans l’écorce discrète
les fusils pointés sur nos cœurs identitaires
décrocher la liberté sur les barricades incandescentes

Il est loin et si près le temps à deux
sous la pelisse rouge
à ne pas se dire les mots doux ni les regards

S’aimer
deux pour un si grand amour

Si près et si loin
le temps des reflets
où l’eau du puits
était visages haletants
saisons complices
loin des violences du Faubourg

Feu
Ne t’en va pas
Attends-moi

Moi je compte bien mourir avec toi
un deux trois
sonnaient les cloches de notre destin
amants chastes
sacrifiés sous le regard de l’aïeule démente
République as-tu déjà aimé ?

Sur la Fortune des Rougon

Une atmosphère toujours particulière, un peu opaque, laissant filtrer des bribes dans un brouillard déchiré. J'aime cette "dézolation".

On dit parfois "Les contraires s'attirent". En ce moment, tes contraires "m'attirent" Le chaud et le froid main dans la main. Très beau poème.

J'aime moins quand tu écris ainsi sur un thème donné.
Ce qui ne retire rien à la qualité du texte....

merci. Sympa ton jeu de mot geho !

Un poème d'un grand romantisme à replacer dans un contexte historique.

Zola et son art de la métaphore ! Des passages entiers sur ces deux enfants que j'ai adorés lire, deux perles parmi des charognards.