La Loire aux multiples facettes,
Féminine aux courbes généreuses
Lunatique aux flots chaotiques
Coquette aux reflets opalins,
Loire majestueuse
Que les rois enjambent,
Berceau fleurdelysé
De l’histoire de France.
Loire, oh ma Loire sous le ciel d’été
Quand la nuit revêt ses couleurs royales
Tes berges acclament la belle bleue,
Étincellent enfin du bouquet irisé.
Ma Loire en sépia
Mêle la laitance du tuffeau
A l’ardoise des toits,
D’humeur anthracite.
Quand en ses flancs
Loge l’hirondelle,
Y niche sa portée
Criant le printemps.
Les détours serpentins
De son cours nonchalant
Contrastent les remous
Tumultueux de ses entrailles.
Sa force tranquille
Cache un démon,
Écroule le pont de pierre
Spectacle de désolation.
Pourtant plus en amont
Au pied du château de grand-mère
Frétillent le gougeon et l’ablette,
Gloire du grand-père dans l’épuisette.
Loire, oh ma Loire
Langoureuse, amoureuse,
Enlace les bancs de sable
Qui égraine le fil du temps.
Ma main dans l’eau,
S’écarquillent les doigts
Laissent passer les flots
Et l’enfance s’écoule.