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 Prince téméraire (suite)

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Garance
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Date d'inscription : 04/02/2009

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MessageSujet: Prince téméraire (suite)   Prince téméraire (suite) Icon_minitimeMar 7 Déc - 14:44

Heureux d’avoir débarrassé la montagne de ses créatures malfaisantes, le jeune homme reprit
allégrement le chemin du château. Les brebis qui le précédaient n’avançaient guère vite, si bien qu’il se retrouva plusieurs fois au milieu du troupeau, l’envie lui prit alors de jouer à saute-mouton ; si quelqu’un avait été là, pour l’observer, il aurait vu le berger tel un pantin danser et bondir au-dessus des brebis. La scène était drôle, mais il était seul dans la montagne ; il pouvait donc donner libre cours à sa joie, sans crainte des regards moqueurs.

Dès que le troupeau fut à l’abri dans la bergerie, le garçon se précipita dans les appartements de son père adoptif. Il lui tendit un fruit et lui demanda de le manger sans poser de question. Comme par miracle, au fur et à mesure que le roi savourait les quartiers d’orange, la vue de son œil gauche devenait plus nette.
- Maintenant cher père, dit le garçon, je peux vous donner une deuxième orange, en la mangeant votre œil droit sera également guéri, mais, s’il vous plaît, en échange, donnez- moi les deux clés qui sont encore accrochées à votre ceinture !
Tout au bonheur de recouvrer une vision parfaite, le vieil homme n’hésita pas à céder les clefs à son sauveur. En tendant son trousseau il souriait, mais ne dit rien, seul son regard tout neuf lançait un clin d’œil malicieux au jeune homme.
Ainsi s’ouvrirent les deux dernières portes !
Et que contenaient-elles ?
Des fontaines…des fontaines d’eau vive et précieuse…des fontaines protégées par des animaux fantastiques.

Dans la onzième salle, la source qui jaillissait était de couleur or, à côté d’elle se reposait un cheval ailé. Le jeune homme éprouva le besoin de se rafraîchir, il se pencha, s’immergea la tête, le buste, il ne s’aperçut pas que de la tête à la taille, sa peau était devenue d’Or.
Dans la dernière salle, un âne doux et majestueux, aux ailes déployées, se tenait devant une fontaine où coulait une eau argentée. Cette fois encore, le jeune homme ne put s’empêcher d’entrer en contact avec l’eau de cette précieuse fontaine, il y trempa les pieds, les pieds et les jambes, jusqu’à la taille ; c’est ainsi que de la taille aux orteils il devint d’argent, mais notre Apollon ne le remarqua même pas !

À partir de ce jour, le château n’eut plus de secret pour le jeune homme, il lui suffisait d’y vivre heureux et c’est ce qu’il fit. Chaque jour il se rendait utile, le travail ne manquait pas, car beaucoup de tâches avaient été négligées durant des années ; le Roi était vieux et peu habile de ses mains. Mis à part le personnel de cuisine et de chambre, aucun artisan n’habitait au château. Le jeune homme était courageux et il mit du cœur à l’ouvrage, sa vie dans la ferme de ses parents l’avait entraîné à bien plus durs travaux ! Parfois il s’accordait une journée de repos, alors il prenait son bâton de berger et sortait le troupeau. Avec les bêtes il s’enivrait de l’air des alpages. La vie s’écoulait donc tranquille et laborieuse auprès d’un père adoptif juste et attentionné. Le roi était un homme plein de connaissances et il aimait, lors des longues soirées au château, les partager avec ce fils providentiel venu de la vallée.
Malgré tout, cette vie privilégiée ne suffit bientôt plus au jeune homme. Il aurait tant souhaité rencontrer d’autres personnes, et il commença à rêver d’une ville.
- Comme l’animation d’une ville doit être passionnante, comparée à l’ennui d’une vie où le calme règne sur un royaume sans sujets ! Soupirait le jeune homme.
Encore une fois il ressentait la nécessité du départ ! Le Roi accepterait-il que son protégé lui échappe ?
Le jeune homme n’osa pas le lui demander. Au bout de plusieurs jours de doute, il décida de partir sans en informer son protecteur.

Un matin donc, au lever du soleil, le berger se rendit près de la fontaine d’or où l’attendait le cheval qui était devenu son confident, il lui fit part de sa décision de quitter sur le champ le château. Le cheval se cabra de joie et dit dans un hennissement.
- Je pars avec toi, j’en ai assez d’être une gargouille de fontaine, de brimer mon élan, de faire comme si j’ignorais avoir des ailes ! Je connais le parcours qui mène à la ville où se trouvent les habitants du royaume, ce château n’est qu’un refuge où le Roi a choisi de s’isoler.
Mais je dois te dire que le Roi ne nous laissera pas partir facilement, il ne comprendra pas cette fuite, il enfourchera l’âne pour te rejoindre, et cet animal est bien plus rapide que moi…
- Que faut-il faire alors pour réussir à nous enfuir ?
- Ignores-tu que lorsque tu veux aller de l’avant rien ni personne ne peut t’en empêcher, et que l’objet le plus insignifiant devient l’instrument magique qui soulève l’obstacle lorsqu’ il se présente !
- Un objet magique ? Je n’en connais pas !
- Il t’en faudra trois. Prends au hasard, une étrille, une poignée de paille et une cravache…ça fera l’affaire !
Le jeune homme ne se posa pas de questions, le cheval son ami était digne de confiance, d’ailleurs, bien des aventures lui avaient appris à composer avec les caprices du destin… Alors il se hâta de réunir les trois objets magiques, puis il sauta sur son destrier qui s’envola aussitôt.
Par quel mystère le vieux roi fut-il arraché à son sommeil ? Je ne saurais vous le dire, en tout cas il se précipita en pyjama vers la salle à la fontaine d’argent, il sauta sur son âne et engagea la poursuite. Le bourricot fusait à une telle vitesse qu’il ne tarda pas à rattraper les fuyards.
- Jette l’étrille, vite ! dit le cheval.
Dés que l’étrille atteignit le sol, une forêt d’épineux surgit devant l’âne, barrant la route au vieil homme. L’âne malgré les coups d’éperon préféra ne pas déchirer sa robe, il entreprit de contourner l’obstacle, et de redoubler d’ardeur pour finalement arriver à la hauteur des deux amis.
- La paille, jette la maintenant ! Ordonna le cheval.
Les brins de pailles dans leur chute étincelaient au soleil comme des aiguilles d’or, arrivés au sol ils se transformèrent en pieux qui s’enfoncèrent profondément dans la terre et se mirent à pousser comme des bambous, atteignant une hauteur phénoménale. Une nouvelle fois le Roi dut contourner l’obstacle, pour mieux dévorer ensuite la distance qui le séparait du cheval et de son cavalier. Il arriva bientôt à leur niveau, il n’avait plus qu’à tendre le bras pour atteindre le jeune homme qui crut ses rêves anéantis.
- Fouette, fouette l’air avec la cravache ! Intima le cheval.
Avant que la main du vieil homme ne l’attrape, le garçon donna un vif coup de cravache dans le vide, et entre le roi et lui un large torrent, venu de nulle part, vint les séparer. Il s’étirait du Nord au Sud, et son flot était si impétueux que le roi comprit qu’il ne pourrait le traverser.
- Arrête-toi mon enfant, tu n’as rien à craindre de moi, ne pars pas sans m’écouter, il y a quelque chose que tu ignores et que tu dois savoir !
Le jeune homme ralentit sa monture.
- Que dois-je savoir ?
- Regarde-toi dans l’eau mon enfant ; tu verras que tu es devenu un être d’or et d’argent de la tête aux pieds. Couvre-toi si tu ne veux pas attirer la curiosité ou susciter la convoitise. Sois prudent, sinon il t’arrivera de grands malheurs en ville.
Après avoir prononcé ces paroles, le vieil homme solitaire fit demi- tour et repartit en direction de son palais.
Le jeune homme descendit de cheval, s’approcha du torrent dont le flux s’était calmé…Il coulait maintenant comme un fleuve, dans le miroir de l’eau il vit son reflet, aussi terrible que beau ; il ressemblait à une statue précieuse – le vieil homme n’avait pas menti !
Il fallait cacher cette silhouette trop clinquante ! Comment ?
Le garçon désemparé regarda autour de lui, c’est alors qu’apparut un mendiant qui accepta de céder ses vieux vêtements rapiécés en échange de l’habit de brocard d’or souple du jeune homme. Ainsi vêtu de ces frusques, qui fort heureusement étaient agrémentées d’une capuche, le jeune homme sembla perdre tout son éclat. Il jeta un rapide coup d’œil dans l’eau du fleuve et, satisfait par son apparence, il se sentit prêt à reprendre la route.
(à suivre)
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Nombre de messages : 4029
Date d'inscription : 07/07/2007

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MessageSujet: Re: Prince téméraire (suite)   Prince téméraire (suite) Icon_minitimeMar 7 Déc - 23:25

Je reste ta fidèle lectrice, et j'avoue que j'adore ton conte et que j'attends toujours la suite avec impatience.
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