2024
Sans doute vont-ils mourir mais ils
n'ont pas peur.
Les sages promettent sept vies à
chacun et même à supposer que celle-ci soit la dernière,
ils seront bien plus grands, leur famille et eux-mêmes, aux
yeux du monde, quand ils seront morts en héros pour le bien de
tous au lieu de vivre terrés, affamés et indifférents
dans leur village perdu.
Là-bas, en occident, où
ils vont conquérir les espaces nouveaux nécessaires à
leur nourriture, ils débarrasseront la terre de ces porcs
incultes et mangeurs de viande, lâches et seulement occupés
de leur plaisir individuel égocentré, au mépris
de la solidarité avec ceux qui n'ont rien.
Chacun des acquis défendus par
ces sous-hommes est une insulte au reste des vivants : ils leur
pillent et épuisent la majorité des ressources de la
planète, ont perdu le sens de la fraternité et
tremblent de mourir.
Ces peuples de vieillards ont peur de
leurs propres enfants au point de ne plus se reproduire assez pour la
pérennisation de leur race. Ils craignent que leurs fils ne
s'emparent des biens qu'ils voudraient à leur usage exclusif.
Jusque là, il aurait suffi
d'attendre leur auto-destruction avant d'investir leur espace. Mais
ils sont allés trop loin.
Non contents de leurs postures
égoïstes, ils en veulent toujours plus au mépris
de la majorité des humains, et le temps presse ici pour
nourrir le peuple affamé.
Alors les guides ont décidé
d'anticiper leur fin inéluctable et de faire place nette.
Ils n'ont pas voulu comprendre qu'un
système cherchant sa seule reproduction à l'identique
au lieu de s'enrichir des différences et d 'évoluer
dans la prise en compte de tous est condamné à mort.
Venise pourtant, se noyant pourrie dans
sa lagune leur était un signe.
Ils sont venus ici convaincre avec
cynisme de la nécessité de leur aide quand leur visée
était le pillage des ressources du pays.
Ce peuple n'aime pas le sang, mais un
monde nouveau de partage et de sagesse exige leur fin.