Mélancolie
Aujourd’hui s’est maquillé d’hier
au souffle mélancolique et épuisé,
tout se ravive et l’aube n’est déjà plus
qu’un regard qui se ferme et se plaint.
Les mots attardés se sont couchés sur le papier
comme de vagues empreintes qui désespèrent,
dans le bruit effrayant de la vie.
D’où viens tu pour me hanter quand je sombre,
d’où viens tu quand je marche à tes côtés
et que ma main au fardeau d’une plume
dessine en lettres mal formées d’obscurs songes.
Tout se remplit de vide, de solitude,
et la lumière décline sur de vieux berceaux,
puis le bruit, le bruit qui cherche sa chute
quand dans mes silences j’essaie de réinventer.
D’où viens tu, quand le jour jette ses lueurs
sur mes yeux dont le regard s’éteint,
et que ta beauté si sombre me retient.
Emergeras tu encore aux défuntes promesses,
quand sur mon corps alangui, au seuil d’un néant,
soumis et résigné, le front rempli d’odeurs,
te supplierai de rester encore un peu, sans pudeur.