Le soleil est bien là
et la terre a parlé
enfantant les bulbes
aux sourires printaniers.
Déjà les peaux révèlent
au vent léger coquin
des atours à peine voilés
dans les tourbillons de satin
et les ventres se portent
ronds de l'amour donné
pointant fièrement leur nez
aux yeux des passants amusés.
Mais il est des terres arides
qu'aucune larme n'abreuve assez,
la semence y meurt frétillante
en manque d'espoir à germer.
Ne suis-je pas femme en soi
que la nature ne veuille m'accorder
le droit de vie, le droit d'aimer
le coeur d'un enfant-roi?
Je n'ai plus d'heures, plus de force
à jouer encore aux éprouvettes,
quand d'autres savourent l'échange
je n'ai de miel qu'en pipette.
Et dans mon désert, assoiffée,
nos mots secs versent l'angoisse
des lendemains désenchantés,
je te quitte de trop t'aimer.