PiYing

Le jour vibrait encore dans l'air tenace
Peignait de bleu chaque rayon couché
Sur tes épaules

Des filets de lumière adossés
Aux ondes des cheveux
Soulevaient l'ombre
Comme un vent frais

Lors j'ai vu ton regard
Accepter soudain de s'éteindre
Et nous plonger tous deux
Dans une nuit sans lune

Sur le dos tendre de ta main
La naissance des doigts
Mon souffle silencieux filait
Accrocher tes talons

Je les entends parfois
Dessiner au fusain
Entre les murs et les draps
Une pénombre
Et le crépi sous ma peau
Cette chair de basse-cour
Se plisse dans l'attente
Où les songes
Verticaux et farouches
Daignent s'ouvrir pour m'emmener
Vers toi

Ils ont la profondeur du jour
Qui se couche
Comme il nous a laissé.

Des mots qui se fraient un chemin entre ce qui se pose et ce qui reste vertical, entre la lumière qui éclaire une réalité sombre et l'ombre où dorment les souvenirs lumineux l
(c'est ainsi que je perçois ce poème)

A la lecture, je suis partagée entre la douceur du moment et un certain côté sombre, mais l'instant est magnifique tel que dépeint et du coup, le douceur prend le dessus.
Très très beau à mon goût !
Bises.