Une de plus en moins.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas, même si le fil conducteur reste éclairé au néon des remords et des regrets.
Des "je vais envisager ça autrement, et enfin réaliser ce rêve qui me poursuit, et je vais, et je vais..."
Aucun jour de l'année ne porte plus la marque du demain que ce 31 décembre.
Malgré tout, demain décourage aujourd'hui.
A l'aune de ce que l'on n'a osé accomplir, au prétexte fallacieux du "je ne pouvais pas, dans ces circonstances, vous comprenez!"
Et puis chacune succède à l'autre, nous regardant vieillir, un sourire en coin.
En attendant, on réalise un peu plus à chacun de ces enterrements festifs, que la vie ressemble de moins en moins à ce qu'on en faisait, celui d'avant.
On met ça sur le dos de la conjoncture, des éléments politico-économico-sociologico-psychologiques perturbateurs, empêcheurs de oiser en rond, ceux là même qui nous font nous gausser de la beauferie du voisin, qui lui possède et construit, sinistre con!
Et qui nous regarde, suffisant et béat de satisfaction d'en avoir un peu plus que nous...
Tant que nos défiances de faïence feront couler le cours du temps, le monde ira son fleuve tranquille, pauvres parmi les pauvres, riches parmi les riches, chacun dans son bastion d'orgueil supervisant l'inénarrable connerie humaine.
Crachons dans nos mirlitons, carton pâte en tête, cotillons en bouche!
Le papier mâché se réveille comme nous, froissé et vain dans sa gangue de rien...
Et on recommence, confiants et contents de nous, à fêter cette nouvelle qui nous broiera un rien plus, et nous donnera foutrement envie de l'enterrer au profit de la suivante.