Au cœur du grès noir
Elle dit qu'elle est folle et partant répulsive
Un caillou anguleux quelconque
Un caillou seul sur un chemin désert et provisoire
Que le pied du destin
Machinalement
Botterait au fossé...
Je vadrouillais errant, roulais ma bosse lourde
Au sentier de traverse délaissé.
Lassé des galets ronds moutons et lisses
Aux musiques les mêmes dans le flux des marées routinières,
J'ai ramassé la pierre brute aux arêtes tranchant
Quitte à percer la poche, alourdir le pas et irriter la peau.
J'ai pris le temps d'y poser les yeux.
Dans la masse de jais
Aux rayons de lumières changeantes,
J'ai vu les lacs bleus.
Au cœur du grès noir les arabesques belles
D'un fil de quartz brut et pur quoique ténu.
Sur la face des larmes, les fauves chaleureux de fleurs ferrugineuses.
Et sur les bords abrupts
un isocèle équilibre, des surplombs réfléchis,
Une embase vibrant au chant du tellurique
Et un faîte acéré montrant du doigt le ciel.
Je l'ai adoptée.[img][/img]