La souveraineté du vide (*)
Musique éteinte, écouter le silence, ne pas chercher à combler le manque, de présence, d'agitation, de réponses ; vivre le désert, fermer les yeux à la distraction des lumières, au va et vient des rameaux crispés dans la bise glaciale, les oreilles au brouhaha du monde ; explorer le vide, le creux.
Un trou noir ? Un abîme ? Un champ de rien ?
Au premier abord, comme de la grève l'océan, des certitudes le mystère et des lèvres du gouffre le puits sans fond.
Mais,
vertige éteint le vide apparaît blanc, pur, lumineux, bavard des questions essentielles, regorgeant de rêveries, une robe de mariée sous la peau du visible aguicheur ; élime le vain, élève l'âme et lâche un magma rutilant, une lave insoupçonnée, un fond de commerce avec soi et son livre de contes.
Abattus les cloisons et les murs, au milieu de nulle part sourd le sens, au plus sombre du noir fleurissent les étoiles, le vide apparaît dans le plein, le tout dans le rien, la couleur pour la couleur informelle et pure.
Ici ou ailleurs qu'importe, le bagage est léger et les failles du temps partout où explorer les creux, partout les haillons du vain dont se dévêtir, la mise à nu partout possible où sacrer le vide souverain.
(*) titre emprunté à C.BOBIN