Illumination : fin de moi difficile

Première incision
de la pensée

J'envie ton visage
j'envisage
la quinte du Tout
la tierce paire sonne mon glas
de mes gammes impolies
de polygame

Ni entendre
ni parler

Pour chercher l'essence
le sens primordial
la décence voudrait que je me dé-sense.

Mes sens sont une entrave
à la méditation totale
absolue
illumination
nihiliste plénitude
dessein insensé

alors
mon regard se brûle
sacrificiel
pénètre l'éclipse
comme un phallus irraisonné
se perd
au sein d'une matrice inconnue
allégorie du Néant
ma mystérieuse altérité

...ni voir.

alors
respirons les vapeurs d'acide
génocides
sacrifions notre goût
subjectif, formaté
au consumérisme,
et nos valeurs olfactives

Mère-Terre trahie

Ne plus rien goûter
ni sentir

Reste le toucher.

Qui sectionnera tous mes nerfs
ces cordons ombilicaux de la matière ?
qui m'affranchira de mes derniers sens ?

Lourd dessein
l'introspection totale
dans un ultime détachement
égocide
Fin de moi difficile

Il est tard... donc je n'ai pas les idées claires pour trouver mes mots.
Se détacher de l'égo... pour une autre naissance... nécessite-t-il de se couper des sens ? Une sensorialité plus subtile sur d'autres plans se développera-t-elle ensuite ? (mon questionnement prolonge le poème)

La construction permet à la pensée de suivre le poème en ménageant des pauses.

Intéressant.

J'ai commenté ce texte, ailleurs.
Juste pour dire que j'apprécie de lire un nouveau texte de ta part. Le titre est une belle trouvaille, je te l'envie vraiment... et le reste montre une maturité presque saturnienne.
C'est ce mélange de profondeur dans tes mots et parfois de légèreté juvénile dans ta façon d'être qui me surprend toujours et me charme.
Ce texte là ne fait pas exception.

Verfremdung

C'est lorsque par les sens apparaît le sacré
Recherché maintes fois dans la méditation

Que se pose, enfin, la question redoutée:
Du sens ou de l'esprit, que touche l'introspection?

Faut-il pour l'absolu tenter l'ablation
Soit de l'autre, soit de l'un,

Au risque d'y laisser faute de distanciation
les plumes passerelles qui grandissent demain

Pas mal, KS !