J’envoie des “je t’aime” aux savanes,
Aux prairies haut perchées frémissant dans les combes.
Le vent, doucement s’en empare.
Ils fléchissent les épis, rebondissent sur les hampes,
Glissent vers les ruisseaux qui dévalent les pentes,
Flottent sur les rivières qu’adoucissent les plaines.
Et mûris en navires aux carènes vibrantes,
Gagnent l’infini des océans.
Pami les vagues des esprits, les âmes en flux et reflux,
Ils cherchent un port où jeter l’ancre
La marque aux flots de ton courant.
Exploser le temps d’un mouillage,
Fluides étincelants d’ardeur,
Fils de vie à jamais tendus vers l’espèrance.
Les sirènes éblouies remontent les torrents,
Elles dansent sur les pics, bras tendus aux étoiles,
Un ballet de désir assoiffé de tendresse.
Et plongent dans l’écume emportant le message,
Deux grains de mots lancés en fertiles moissons,
Nourris d'air, d'eau et de terre, allument une flamme à jamais.