j’ai regardé la mer, entendu son long souffle
se perdre dans l’immensité,
comme un regard qui se plaint,
qui n’appartient plus qu’au passé.
des enfants joyeux sur le rivage,
partaient à l’assaut du temps en fuite,
l’air doux ravissait l’instant
et la lumière embellissait l’image.
le vent rabattait l’écume des vagues
dans le couloir étroit d’un songe,
je voyais la mort se pencher doucement
là où il n’y a plus de saison.
un vol de passereaux, au loin, cueillait l’horizon,
ils avaient des silences d’où jaillissait l’adieu,
et des soleils éphémères où se perdait le jour.
j’ai regardé la mer, son infinie solitude
s’accrocher au rivage, aux roches désunies
qu’un ciel vide berçait.