Mise à nues

Mise à nues

Le berger des nuages a perdu son bâton. Il portait en embout un pinceau irisé, retouchant ici et là les couleurs du temps. Comme affolée la meute moutonnière s'est dispersée aux points cardinaux, laissant au maître feu l'espace entier du ciel, l'espace entier du ciel et son saoul de brûlures.
Le pâtre anéanti s'est caché sous les pierres attendre la fin du jour. Une étoile ou une planète lui dirait bien un brin de frêne en remplacement. Mais où trouver la martre ou le petit gris qui lui cèderait quelques poils ?
Il en appelle aux elfes et aux lutins. Mobilisation générale !
Seuls une chèvre généreuse s'est présentée au don des barbichettes et un bambou vieillissant a offert son corps creux.
Depuis, le ciel de mars s'écrit calligraphique.

C'est presque une allégorie... je suis très sensible à ce petit conte quasi mythologique. Et que de belles tournures, toutes simples et gracieuses à la fois.

C'EST de l'allégorie ! Sans aucun doute !.
Compliments, Gé, tu m'as fait rêver, là.

Sinon j'aurais terminé plutôt par :
"Depuis, le ciel de mars se calligraphie"
qui enlève deux sons "K" et du coup termine en fluidité.

Merci de me rappeler, Filo, que tu n'aimes pas les mots en "ique".
Je l'ai écrit comme ça parce que ça faisait un alexandrin chic ! Mais je prends ta suggestion, tu es le guru après tout.

Certes, mais je préfère ta version à toi. Elle a peut être moins de rondeur, mais elle met un petit accent impertinent à la fin de ton texte, un pied de nez à la Cyrano.